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Commentaire de Luc 6,6-11.

Mes amis, je dois vous faire une confession : pour chacun des commentaires d’évangile que j’écris, j’aime tout d’abord commencer par rechercher si le texte à commenter est présent chez d’autres évangélistes. Si c’est le cas, je me dis que le message présent dans la page d’évangile en question doit être d’autant plus riche, fort, et important. Et puis j’y vois sans doute aussi une preuve supplémentaire que ce moment précis de la vie du Christ a bel et bien eu lieu, ce qui doit inconsciemment me rassurer. Alors sachez ainsi que le miracle accompli par Jésus et relaté par Saint-Luc dans notre texte du jour est aussi présent dans les deux autres évangiles synoptiques.

Cette guérison d’un homme à la main « paralysée » (ou « desséchée » selon Saint-Matthieu, ou encore « atrophiée » comme l’a écrit Saint-Marc) est l’un des miracles accomplis par Jésus à dessein le jour du Sabbat. Celui-ci sera ainsi retenu comme motif d’accusation par les scribes et les pharisiens, eux qui scrutent les moindres faits et gestes du Christ afin de trouver des vils prétextes pour le faire condamner à mort. Mais accomplir des guérisons en ce jour de repos, ne serait-ce pas la démonstration du fait que le Sabbat est Jésus, puisqu’il est le Fils de Dieu. Libérer les âmes du mal, être fraternel, partager un repas ou les biens que l’on possède, c’est finalement donner au « travail » un sens des plus nobles. Ce travail qui permet à l’humanité de cheminer vers le Sabbat éternel, repos apaisé et aspiration intime de l’Homme terrestre.

Revenons à notre texte. Notons que la première parole que Jésus adresse à l’homme ne concerne pas sa main paralysée puisqu’il lui dit : « Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu ». Je trouve qu’elle fait écho à la parole délivrée au paralytique « Lève-toi et marche ». C’est une parole forte, décisive, mais qui n’était pourtant pas nécessaire à la guérison de la main malade. Cette phrase résonne comme un réel appel à la résurrection, un retour à la vie et à la dignité pour cet homme dont l’infirmité était probablement source de rejet, de mise à l’écart.

Avec Jésus, l’Homme est toujours au centre, comme le principal sujet de ses préoccupations. Peu importe le Sabbat, les conventions, des règles : l’Homme et sa guérison sont bien plus importants qu’une loi mal interprétée.

Et puis la main c’est le premier outil pour travailler, qui plus est à l’époque de Jésus ! C’est aussi l’instrument du toucher, du sensible, du don, de la conduite d’un animal, de l’accompagnement d’un enfant, de la bénédiction, de la protection, de la nutrition (la sienne comme celle des plus petits ou des plus faibles), de l’accueil, de l’amour. Regardez à quel point les mains de nos prêtres et diacres sont sollicitées lors de la célébration de l’Eucharistie. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si Jésus guérit une main, tant les symboles associés sont nombreux.

Et Jésus dit enfin : « Étends ta main ». Il aurait pu lui dire simplement : « Regarde ta main » comme un magicien l’aurait fait après un bon tour de prestidigitation. Mais non : « Étends ta main ». On aurait envie d’ajouter : « Redeviens un Homme au cœur de la vie, va bénir le monde et témoigne, va œuvrer, va travailler à l’œuvre du Seigneur à présent que tu es guéri ».

Qu’est ce qui chez nous, pourrait s’apparenter à une main paralysée, desséchée ? 

Sur qui aimerions-nous étendre les mains pour faire du bien aujourd’hui ?

Et plus généralement, que faisons-nous de nos Sabbats ?

La parole du Christ, qu’elle soit présente dans une, deux, trois voire quatre pages d’évangile, reste notre meilleure boussole pour répondre à toutes ces questions.

Bonne rentrée et belle journée à vous mes amis.

 

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