Avons-nous entendu, bien écouté ce qui dit vraiment le texte de l’Evangile de ce jour ?
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »
Matthieu, lui dit « Soyez parfait comme votre Père est parfait »
Et l’auteur de la lettre aux Ephésiens n’hésite pas à dire « Imitez Dieu » !
Comment est-ce possible ? Comment nous serait-il possible de devenir semblable à Dieu ? C’est extravagant ! C’est une exigence inatteignable.
Et pourtant, les auteurs du livre de la Genèse, 6 siècles avant Jésus-Christ, nous disent que Dieu créa l’homme à son image, homme et femme à sa ressemblance.
Pour le Peuple de la Bible, la vocation de l’homme serait donc d’être à l’image de Dieu, ce Dieu qui se révèle comme un « Dieu de tendresse et de miséricorde, lent à la colère et plein d’amour ».
Alors que les romains et les grecs faisaient des statues de leurs dieux à leur ressemblance, l’homme biblique renverse cette perspective : c’est l’être humain qui doit s’élever à l’image de Dieu !
Ce petit passage d’aujourd’hui se trouve à la fin du discours dans la plaine de Luc.
C’est comme une charte du Royaume. Un langage paradoxal qui pousse à l’excès le commandement de l’amour du prochain.
C’est le renversement de la logique humaine : aimer ses ennemis, faire du bien à ceux qui nous haïssent, bénir ceux qui nous maudissent, prier pour ceux qui nous maltraitent !
Mais comment peut-on vivre cela dans notre société, dans notre monde actuel ?
Cela bouleverse tout de l’organisation de nos sociétés qui cherchent à mettre de la justice pour protéger les droits de chacun et surtout des plus petits.
N’est-ce pas une utopie ?
Alors que nous dit ce texte : que Dieu est bon pour tout être humain sans condition, pour les bons et les méchants ; pour les justes et les injustes et rien ne le fait changer d’avis, rien ne peut nous séparer de son amour même pas notre péché.
Si Dieu est ainsi avec nous, peut-être que, malgré nos limites, notre petitesse, nous pouvons nous efforcer de ne pas entrer dans la spirale de la violence. Ce passage nous dit la démesure de l’amour de Dieu et nous invite à la vivre.
La mesure de l’amour, dit Saint Augustin, c’est d’aimer sans mesure.
Cette mesure, dont parle l’évangéliste est une mesure de joie et de plénitude que nul ne pourra nous ravir.
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