Le baptême du Seigneur Lc 3, 15-16, 21-22
De nos jours comme des jours de Jean-Baptiste, beaucoup attendent un sauveur, un messie quelconque.
Ceux qui suivaient Jean-Baptiste attendait le Christ, l’oint, celui annoncé par les prophètes de l’Ancien Testament.
Certains, ne reconnaissant pas en Jésus ce sauveur promis, l’attendent toujours.
D’autres aujourd’hui se tournent vers d’autres personnages avec un certain charisme – quelqu’un qui distillerait en quelque sorte tous leurs espoirs et toutes leurs ambitions, que ce soit une figure politique, un militant écologiste ou autre, une célébrité dont le mérite consiste surtout à être célèbre, ou parfois, même encore, un personnage religieux.
Mais Jean-Baptiste déclare ceci : « celui qui vient est plus puissant que moi ». Jean a exercé fidèlement son ministère de baptiseur d’eau, c’est tout à son honneur, mais il insiste sur le fait que les actions de ce Sauveur promis étaient d’un tout autre ordre : lui allait baptiser dans l’Esprit Saint et dans le feu.
Ce Sauveur dépasse complètement la dimension purement humaine et matérielle.
La déclaration de Jean-Baptiste s’adresse aussi à ceux et celles tentés par des « messies » d’aujourd’hui qui n’en sont pas. Ils peuvent avoir beaucoup de qualités, mais ces « messies » restent humains.
Si notre confiance n’est que dans l’un de nos semblables, nous risquons d’être déçus… Jean-Baptiste nous rappelle qu’en Jésus, le Christ, nous avons affaire à quelqu’un qui tout en étant pleinement homme, est par ailleurs « à tous égards semblable à Dieu » comme Paul nous le rappelle dans sa lettre aux Philippiens.
Mais voilà que la deuxième partie de notre lecture déjoue encore nos attentes par rapport à un tel Messie.
Celui qui apporte un baptême infiniment supérieur à celui de Jean, celui dont Jean se dit indigne de défaire la courroie de ses sandales, le voici, « lui aussi », qui fait « comme tout le peuple », attendant son tour pour recevoir le baptême de Jean.
Ici, le message est tout en symbole. Si Jésus fait ainsi, ce n’est nullement parce qu’il a besoin d’accomplir un geste de repentance ; c’est plutôt qu’il veut s’identifier à « tout le peuple ». C’est une déclaration de sa volonté de venir servir plutôt que d’être servi ; de ne pas affirmer son rôle de Messie par les rapports de force d’usage mais plutôt par une démarche d’humilité et de participation ; de susciter une adhésion volontaire plutôt que d’imposer son régime.
La descente de l’Esprit-Saint à cette occasion et la déclaration qui l’accompagne témoignent de l’approbation de cette démarche par le Père céleste ; elles servent aussi à nous rappeler que tout en s’associant de façon « horizontale » à la communauté humaine, le Christ est aussi Dieu parmi nous, et rien de moins
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