Quel genre de question adressons-nous à Jésus ? En lui posant la question de ce qu’il fallait faire pour hériter la vie éternelle, le but de ce docteur de la loi n’était pas de trouver une réponse mais de mettre Jésus à l’épreuve (v25). Mais sa tentative de piéger Jésus va se retourner contre lui. Comme si souvent lorsqu’il est interrogé, Jésus répond en renvoyant une question à son interlocuteur. Plutôt que de dispenser des réponses toutes faites, la démarche du Christ est avant tout de nous inviter à la réflexion et ainsi nous faire faire un cheminement personnel : et c’est ce qu’il propose à ce docteur de la loi.
L’intéressé réussit à répondre à Jésus de façon adéquate : il faut aimer Dieu et aimer son prochain ; mais il ne démord pas de sa mission de déstabiliser Jésus et pose donc une autre question : qui est le prochain qu’il doit aimer, tout en aimant Dieu, pour hériter la vie éternelle ?
C’est là-dessus que Jésus raconte une parabole : une histoire dont la courbe trace une trajectoire visant à faire passer une vérité importante par un chemin détourné. Le récit du bon Samaritain nous est tellement familier que nous pourrions en manquer l’impact. Voilà que contre toute attente la victime d’une agression en pleine rue se fait secourir non pas par le prêtre qu’on pourrait imaginer comme la personne idéale pour porter secours, ni par quelqu’un de la tribu des prêtres, mais par un Samaritain. Juifs et Samaritains étaient en quelque sorte des frères ennemis, deux clans voisins qui se détestaient mutuellement d’autant plus que leurs pratiques spirituelles divergeantes n’étaient en réalité pas si différentes que ça.
Confondu par ce dénouement surprise, le docteur de la loi ne peut que reconnaître que « son prochain » n’est pas celui ou celle qu’il estime être son semblable ou qu’il estime conforme ; au contraire, son prochain c’est toute personne, qui qu’elle soit, envers laquelle il est capable de faire preuve de pitié. Le corollaire indispensable de l’amour de Dieu pour hériter la vie éternelle, d’après Jésus, c’est donc l’amour du prochain qui s’exprime par la pitié, la compassion : nul besoin d’être docteur de la loi pour en avoir.
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