Au rayon des reconversions professionnelles réussies, Nathalie Stutzmann en impose plutôt.
La Française a réussi une très belle carrière de contralto : opéra, oratorio et récital, avec un répertoire assez large mais une spécialisation développée sur le tard dans le domaine baroque, notamment avec son ensemble Orfeo 55. Et alors qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’elle gère cet avantage et poursuive tranquillement comme chanteuse avec un peu d’opéras et beaucoup de récitals, elle s’est, à partir de ses cinquante ans, révélée et imposée comme chef d’orchestre. Chef, et non cheffe, elle préfère l’écrire et le dire au masculin. Stutzmann n’est pas un chef dilettante qui, de temps en temps, dirigerait elle-même des œuvres qu’elle chanterait. Pas non plus un chef chanteuse qui se limiterait à l’opéra. Non, elle tient à être un chef complet, qui fait d’ailleurs plus de symphonique que d’opéra. Elle s’est rapidement fait recruter par un des bons orchestres américains – celui d’Atlanta – comme directrice musicale et, en même temps, elle a aussi gagné l’estime des wagnériens et de l’ensemble du monde lyrique au point d’être invitée déjà pour deux spectacles au temple de Bayreuth.
Fille d’un couple de chanteurs, cette enfant de la balle qui dit, à soixante ans, " J’ai toujours voulu chanter et j’ai toujours voulu faire de la direction d’orchestre " a , il est vrai, de solides bases : une formation au piano, au basson et au violoncelle, l’école de l’Opéra de Paris à 19 ans, et des adoubements en encouragements de Seiji Ozawa et Simon Rattle avant une formation avec le grand Jorma Panula.
On connaît bien Nathalie Stutzmann en Belgique, non seulement par ses disques mais aussi par ses prestations à la Monnaie : elle y a dirigé La dame de Pique en septembre 2022, puis Carmen en juin dernier. En ce mois de septembre, Nathalie Stutzmann dirige sa première Tosca à l’opéra d’Amsterdam. Dans les mois suivants, elle multipliera les aller-retours entre le Nouveau Monde - pour retrouver son orchestre d’Atlanta- et l’ancien, où elle sera notamment invitée à l’Opéra de Munich pour diriger Faust. A l’été 2026, on la retrouvera au festival de Bayreuth pour les premières représentations là-bas de Rienzi.
Playlist de l'émission
Richard Wagner - Tannhäuser, Ouverture
Nathalie Stutzmann, Orchestre Festival Bayreuth
Jean-Sébastien Bach - Bist du bei mir
Nathalie Stutzmann, Orfeo 55
Anton Dvorak - Symphonie du nouveau monde, Molto vivace
Nathalia Stutzmann, Atlanta Symphony Orchestra
Anton Dvorak - Suite en la majeur Américaine, Andante con moto
Nathalie Stutzmann, Atlanta Symphony Orchestra
Ludwig van Beethoven - Concertto pour piano n° 4
Haochen Zhang, Nathalie Stutzmann, Philadelphia Orchestra
Anton Dvorak - Suite en la majeur Américaine, Allegro
Nathalie Stutzmann, Atlanta Symphony Orchestra
Anton Dvorak - Symphonie du nouveau monde, Allegro con fuoco
Nathalie Stutzmann, Atlanta Symphony Orchestra
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