Nous fêtons en 2025 le 150 ème anniversaire de la création de Carmen
à l’Opéra-Comique le 3 Mars 1875.
La composition de l’œuvre eut lieu à Bougival dans la banlieue parisienne où Bizet avait acquis une maison au bord de la Seine car l’homme appréciait les bains et la natation. Principalement - et tragiquement pourrait-on dire - les bains froids. Carmen s’il ne fut pas un échec cuisant et ce que l’on appelle en jargon de métier « un four » fut assez froidement accueilli probablement en raison de son sujet – ce que l’on appelle maintenant un féminicide – et, qui plus, est sur une scène habituée aux intrigues convenues, aux happy ends particulièrement mièvres ou magiques et sans surprise comme on peut le constater dans nombre d’opéra-comiques. Mais les causes de cette mauvaise réception de l’œuvre ne sauraient être imputées au seul Georges Bizet dont la musique fût reconnue et appréciée mais désigna
l’interprète de Carmen : une chanteuse du nom de Célestine Galli
Marié. Cette artiste déclencha une véritable et impitoyable bronca
non pas tant pour les réserves apportées sur sa voix de mezzo-
soprano mais surtout par le jeu de scène sensuel et explicitement
sexuel de son interprète. Subtilement provocateur à l’égard du
personnage masculin – Don José – il allait pour reprendre une
expression consacrée « choquer le bourgeois » et offusquer les
dignes mère de famille qui avait emmené leurs filles à l’Opéra-
Comique. Un disque d’Eva Zaïcik - auréolé d’un diamant par Opéra
Magazine - permet de saluer rétrospectivement le talent de Célestine
Galli -Marie qui va exhumer des œuvres du répertoire français
injustement écartées ou mises en sommeil du fait de leur fin
incorrecte : la plupart du temps la mort naturelle ou provoquée du
personnage principal. Elle fera sortir de l’ombre A.Thomas, certaines
œuvres moins connues de Jules Massenet….
à suivre. Jean-Pierre Vidit
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