Suite à la brusque et tragique disparition de Jodie Devos qui a laissé nombre de ses admirateurs tristes et décontenancés, nous poursuivons notre évocation de la carrière de cette brillante soprano belge. D’abord en mettant en évidence ses liens avec d’autres sources d’inspiration que le seul répertoire lyrique puisqu’au début de sa carrière elle s’inspire du rock et du jazz et notamment du groupe Queen dont le chanteur écrit une chanson « You take my breath away » qu’elle reprendra dans une version piano-voix impressionnante. Même si elle chante les rôles coloratures habituels, elle dit son souhait de ne pas se cantonner à ce seul répertoire et ne chantera le rôle de la reine de la nuit extrait de la Flute enchantée « que » trois fois car artistiquement elle en avait fait le tour. Une légère et rapide incursion dans le baroque (Stabat Mater de Pergolesi) et dans le contemporain avec l’œuvre de Philippe Boesmans (On purge bébé) chanté, chez elle, au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Mais c’est dans le grand opéra à la française (Meyerbeer, Halevy…) que, sur le modèle de Marie Cabel, autre gloire belge, dans lequel elle retrouve la possibilité d’exploiter toutes les qualités de sa voix où comme le dit Alexandre Dratwicki « elle peut se laisser aller à jeter à profusion des traits qui subjuguent, en banalisant contre-ut, contre-ré et contre-mi, enfilés sans effort en collier de perles à triple rang. » Laissons-nous porter par ce qu’il est, je crois, possible d’appeler une certaine générosité.
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