Au travers de son nouveau disque, Reinoud van Mechelen, haute contre – poursuit avec son ensemble A nocte temporis - sa description des grands haute-contre qui sont, parfois, devenus les interprètes favoris et alors attitrés de grands compositeurs qui écrivent pour eux et pour leur voix.
Ici nous suivons la carrière de Joseph Legros qui, avant sa rencontre avec Christophe W. Gluck, mène une carrière assez classique de chanteur d’opéra au service de
diffé »rentes œuvres dont nous donnerons des extraits. Il avait été remarqué au tout début de son apprentissage par ses grandes connaissances musicales – fruit d’études sérieuses - mais, surtout, par sa capacité à lire et déchiffrer des partitions difficiles comme celles de Mondoville. En 1774, Joseph Legros rencontre Gluck. Leurs rapports peuvent être qualifiés de volcaniques au tout début de leur rencontre. Gluck s’emporte de façon violente devant l’inexpressivité de son interprète – l’absence de cœur et d’émotions - et qui chante comme un « haute contre de cathédrale » interprétant au lutrin sa partition au pied de l’autel. On reproche aussi à Legros d’être un piètre interprète et un médiocre acteur. On reproche au chanteur, pour être dans l’esprit du 18 ème siècle, d’être plus « paysan que berger ». Gluck va convaincre Legros d’interpréter ce qu’il ne fait que chanter. Modifiée en profondeur et acceptant la pertinence des critiques de Gluck, Legros devient l’interprète favori de Gluck. La carrière triomphale de Legros est lancée. Il créera Orphée et Eurydice en 1774 dont le célèbre « J’ai perdu mon Eurydice » figurera, bien plus tard, au top ten des airs les plus interprétés dans le répertoire lyrique.
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