Les récits de Hoffmann - qui ont inspiré le livret de Jean-Michel Carré - traitent souvent de la dualité entre le réel et l’irréel ainsi que le thèmes des figures de l’amour – surtout – mais aussi de la folie et de l’art.
Pendant le déroulement de cet opéra l’un des personnage – la cantatrice Stella – entre en scène pour jouer Don Giovanni de Mozart qui se terminera en même temps que notre œuvre. Mais Offenbach et son librettiste vont subtilement mêler à ces thèmes rebattus le fil de l’histoire personnelle du compositeur dans lequel il est assez facile de reconnaître des phases de sa vie. La musique, vous le verrez, varie au fur et à mesure des extraits. Elle passe d'une atmosphère légère et enjouée – presque juvénile (1 er acte) à des passages plus dramatiques (2 ème acte), pour finir dans le sombre ( 3ème acte) reflétant les émotions complexes
des personnages. D’abord, à l’acte 1, Hoffmann est fasciné et
subjugué par Olympia, croyant qu'elle est une femme réelle. Il chante et danse avec elle, mais découvre bientôt qu'elle n'est qu'un robot.
Première déconvenue. Puis Hoffmann se retrouve face à Antonia un
amour plus récent et finalement plus mature. La jeune femme,
déchirée entre son amour pour Hoffmann et les avertissements de sa
mère, finit par succomber à la tentation et chante, ce qui lui coûte la
vie. Hoffmann se retrouve donc encore une fois seul et face à une
disparition tragique. Avec l’Acte 3 nous entrons dans une autre forme
d’amour : celui de l’amour vénal où tout – y compris les sentiments
et bien sûr les plaisirs – s’achètent au prix fort. Gulietta vole le reflet
d’Hoffmann, ce qui le rend vulnérable et le plonge dans la désillusion.
Utilisé et trahi, il n'est pas en mesure de se libérer de son amour pour elle. À la fin de l'acte, Hoffmann est laissé seul et désespéré. Il se retrouve dans l’épilogue dans la taverne du Prologue pour une fois
encore s’enivrer. Et peut-être oublier. Jean-Pierre Vidit
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