JEUDI 10 OCTOBRE
JULOS BEAUCARNE est considéré comme un chanteur compositeur engagé. Il le prouve par
certaines de ses chansons.
Celles-ci traduisent de multiples façons un état d'âme particulier où se mêlent la révolte comme
celle intitulée «KISSINGER», écrite en 1975 ainsi que «A vous mes beaux messieurs» que je
vous lis
J'veux te raconter, KISSINGER, l'histoire d'un de mes amis
Son nom ne te dira rien, il était chanteur au Chili
Ça se passait dans un grand stade, on avait amené une table
Mon ami qui s'appelait Jara, fut amené tout près de là
On lui fit mettre la main gauche sur la table, et un officier
D'un seul coup avec une hache, les doigts de la gauche a tranchés
D'un autre coup, il sectionna, les doigts de la dextre et Jara
Tomba, tout son sang giclait, 6 000 prisonniers criaient
L'officier déposa la hache, il s'appelait peut-être Kissinger
Il piétina Victor Jara "chante" dit-il, "tu es moins fier"
Levant les mains vides des doigts, qui pinçaient hier la guitare
Jara se releva doucement "faisons plaisir au commandant"
Il entonna l'hymne de l'U-, de l'Unité Populaire
Repris par les 6 000 voix des prisonniers de cet enfer
Une rafale de mitraillette abattit alors mon ami
Celui qui a pointé son arme s'appelait peut-être KISSINGER
Cette histoire que j'ai racontée, KISSINGER, ne se passait pas
En 42 mais hier, en septembre 73
A Vous Mes Beaux Messieurs
A Vous Mes Beaux Messieurs
Je me souviens j'avais dix ans, je dormais,
Harold est venu frapper à la fenêtre, on ne lui aurait pas
ouvert mais il insista. Maman lui ouvrit. Il raconta qu'une
bombe extraordinaire venait de détruire une ville entière
au Japon.
Celles qui font de nous des hommes sont les mères
Elles vont devant nous comme clarté des cieux
Aux mères ne devez-vous point d'être sur terre?
Alors ayez pitié des mères beaux messieurs
Que les nuages ne tuent pas les hommes
Un enfant de sept ans court dans les pâturages
Et le vent devant lui pousse son cerf-volant
N'avez-vous point connu ces jeux du premier âge?
Alors ayez pitié beaux messieurs des enfants.
Que les nuages ne tuent pas les hommes
En peignant ses cheveux la jeune fiancée
Au fond de son miroir cherche un visage doux
Ne vous a-t-on cherchés de même un jour passé?
Alors ayez pitié beaux messieurs des époux.
Que les nuages ne tuent pas les hommes
Quand on vieillit et que la vie atteint sa grève
On doit toujours penser aux souvenirs heureux.
Vous aussi vieillissez, votre époque s'achève
Alors mes beaux messieurs ayez pitié des vieux.
Que les nuages ne tuent pas les hommes
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