Emile VERHAREN, poète né en 1855, meurt tragiquement sous les roues d'un train, poussé
accidentellement, en 1916.
Son amour pour sa femme, Marthe MASSIN s'exprime dans trois recueils dont celui intitulé
recueil les heures du soir écrit en 1911 dans lequel j'ai choisi de vous lire:
Quand le ciel étoilé couvre notre demeure, suivi de «c'était en juin dans le jardin , extrait
du recueil «les heures d'après-midi, écrit en 1905
Quand le ciel étoilé couvre notre demeure
Nous nous taisons durant des heures
Devant son feu intense et doux
Pour nous sentir, plus fervemment, émus de nous.
Les grands astres d'argent tracent là-haut leur route ;
Sous les flammes et les lueurs
La nuit étend ses profondeurs
Et le calme est si grand que l'océan l'écoute !
Mais qu'importe que se taise même la mer,
Si dans l'espace immense et clair
Plein d'invisible violence
Nos cœurs battent si fort qu'ils font tout le silence !
C'était en Juin dans le jardin: recueil les heures d'après-midi
C'était en juin, dans le jardin,
C'était notre heure et notre jour ;
Et nos yeux regardaient, avec un tel amour,
Les choses,
Qu'il nous semblait que doucement s'ouvraient
Et nous voyaient et nous aimaient
Les roses.
Le ciel était plus pur qu'il ne le fut jamais :
Les insectes et les oiseaux
Volaient dans l'or et dans la joie
D'un air frêle comme la soie ;
Et nos baisers étalent si beaux
Qu'ils exaltaient et la lumière et les oiseaux.
On eût dit un bonheur qui tout à coup s'azure
Et veut le ciel entier pour resplendir ;
Toute la vie entrait, par de douces brisures,
Dans notre être, pour le grandir.
Et ce n'étaient que cris invocatoires,
Et fous élans et prières et vœux,
Et le besoin, soudain, de recréer des dieux,
Afin de croire.
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