Il y a des romans qui s’ouvrent comme des portes grinçantes sur des châteaux hantés.
Mademoiselle Spencer en fait partie.
Dès les premières pages, nous entrons dans la vie de château ou plutôt dans la vie de ceux qui vivent une vie de château.
Park House, la demeure maudite des Spencer. Une dispute… qui suit plusieurs autres…
Une mère s’en va sans un regard, sans une larme. Juste une bise. Et une vérité glaçante…
Mais les promesses faites sans regarder dans les yeux ne valent rien.
Diana Spencer est la troisième fille d’un couple en ruine… C’est avec elle que tout a basculé…
Un couple instable, et une fratrie qui observe le désastre avec les yeux trop grands des enfants trop seuls. Dès sa naissance, Diana est un déclencheur de mésentente. Et pourtant, c’est elle que le destin – ou la monarchie – va désigner pour entrer dans la lumière. Une lumière crue, brutale, presque cruelle.
Christine Orban ne raconte pas Diana. Elle l’incarne. Elle fait parler cette jeune fille coincée entre les murs d’une histoire familiale qui saigne, et les ors d’un royaume qui cherche une épouse convenable pour son prince.
Diana ou Else, Diana se projette dans la figure de Mademoiselle Else, cette héroïne de Schnitzler prête à tout, même à se perdre, pour sauver l’honneur de sa famille.
L’honneur… Un mot qui pèse. Diana est noble, elle le répète, le sang des Spencer est plus pur que celui des Windsor. Mais quelle importance, quand on vous demande d’être belle, douce, et silencieuse ? Pas trop de personnalité. Savoir se taire. Savoir plaire aux grand-mères, aux apparences, au peuple. Et surtout, plaire à Charles.
Mais Charles, lui, n’est pas seul. Dans les ombres du récit, Madame C. – Camilla Parker Bowles – rôde comme une absente toujours présente. Elle sait tout. Elle guide, elle murmure, elle dévore l’espace. Diana a Charles sur papier, Camilla l’a dans le cœur. Et dans ses bras. Et sur ses boutons de manchette.
La romance tourne vite au drame. Dès les premiers baisers, il y a dans l’air ce bonheur inquiet qui ressemble plus à une alarme qu’à une promesse. Les paparazzis, les soupçons, les lettres anonymes, les silences de Charles... Diana s’épuise à chercher une vérité qu’on lui refuse. Elle épouse un destin, pas un homme.
Et pourtant, elle avance. Elle devient mère. Elle devient icône. Elle devient, sans qu’on l’ait prévu, la princesse des cœurs. Elle ne séduit pas Charles, alors elle séduit le monde.
Et la révélation se produit sur le tarmac en Australie où la foule scande son nom à elle, pas celui du prince. Et dans les palais, on grince des dents.
Christine Orban signe ici une œuvre sensible, brûlante de lucidité.
À travers le regard d’une femme jeune et vulnérable, elle dissèque l’engrenage d’une vie volée, confisquée, mise en scène. Et le lecteur est pris au piège comme Diana… la
Princesse des coeurs qui ne se prenait pour personne, juste Diana, juste une fille, une soeur, une mère, une femme qui voulait aimer.
Bienvenu dans un conte de fées inversé, où la princesse tombe du cheval blanc pour se relever seule, meurtrie mais entière. Car si Diana n’a pas sauvé son mariage, elle a sauvé autre chose : la tendresse du peuple, la voix des fragiles, la puissance de celles qu’on croyait naïves. Mademoiselle Spencer - Un livre Albin Michel
Bienvenue Christine Orban
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