Actuellement, le carburant le moins cher pour les voitures à essence est le Superéthanol-E85, qui contient entre 60 et 85 % de bioéthanol, complété par de l’essence Sans Plomb. En France, ce carburant est issu de la fermentation des sucres contenus dans les betteraves sucrières et les céréales.
Toutes les étapes de la production du bioéthanol consomment de l'énergie, depuis l’agriculture jusqu’aux entreprises chimiques. Le rendement énergétique des biocarburants est variable selon leur type. Ainsi, la combustion de bioéthanol de canne à sucre brésilienne fournit 6 fois plus d'énergie que n'en consomme sa production, ce qui représente un bon rendement. Pour d'autres biocarburants, ce chiffre est nettement moins satisfaisant. Il faut un litre d’énergie fossile pour produire 2.5 litres de bioéthanol à base de blé ou pour produire 1.5 litre à base de la betterave sucrière.
Le bilan énergétique est donc positif, mais pas sans problèmes pour l’agriculture.
La croissance du marché des biocarburants, subventionnés par les États, est considérée comme l'une des causes de l'augmentation du prix des céréales. D'une part, les biocarburants accroissent la demande en céréales, et d'autre part, les financiers spéculent aussi bien sur ces denrées agricoles que sur les terres agricoles. Ainsi, depuis 10 ans, les milliardaires américains ont acheté des millions d’hectares de terres agricoles. Ils savent qu’à l’avenir, on va demander à l’agriculture de produire toujours plus de biocarburants.
Nous pouvons utiliser une image pour comprendre le volume de la consommation de biocarburant E85 en France. Les automobilistes en France consomment chaque jour l’équivalent de 9 millions de baguettes de pain en matière organique provenant par exemple de blé et de betteraves. Dans la mesure où les pays riches consomment davantage de biocarburants, le prix de l’alimentation va logiquement augmenter, également dans les pays pauvres.
En 2022, l’ADEME a constaté que les cultures utilisées pour la production de biocarburants font disparaître dans le monde des prairies, des zones humides et des forêts primaires.4 Les États-Unis sont un des rares pays à avoir documenté cette disparition de zones humides, prairies et forêts, désormais consacrés à l’agriculture, ce qui ne reste pas sans effet sur la biodiversité.
En effet, l’organisation intergouvernementale sur la biodiversité (IPBES) a publié un rapport en 2019 répertoriant les causes de l’appauvrissement de la biodiversité. Ce rapport cite les biocarburants parmi les politiques publiques qui favorisent la surexploitation des ressources naturelles et la déforestation.
On détruit des forêts au profit de cultures énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre par litre de biocarburant sont supérieures à celles d’un litre de pétrole ! Une partie des biocarburants produits dans le monde est en réalité néfaste pour la planète. Cela nous mène à un autre paradoxe.
Les palmiers à huile ont besoin de 2 à 4 fois moins de surface agricole que le tournesol et le colza pour produire la même quantité d'huile. Pour produire des biocarburants, l’huile de palme permettrait en réalité de réduire la surface des terres cultivées, tout au moins s’il n’y avait pas un problème humain.
Si en Europe, nous avions des palmiers à huile, nous ne réduirions pas les terres cultivées pour favoriser la biodiversité, mais nous augmenterons la production de biocarburant en appauvrissant les terres agricoles.
En tant que chrétiens, nous devrions montrer que la relation avec Dieu dans notre vie nous libère de l’insatiabilité de consommation qui nous pousse à toujours acheter plus. Cela commence, par exemple, par garder nos objets plus longtemps et de les faire réparer.
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Notes :
1) https://www.numerama.com/vroom/1795496-la-voiture-electrique-a-100-e-par-mois-a-attire-des-clients-inhabituels.html
2) Voiture à essence : 100g CO2 par km * 10’000 km =
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