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L’objection la plus souvent entendue à propos des voitures électriques est leur prix élevé. Elles seraient un luxe pour les riches citadins et inaccessible aux autres, en particulier aux habitants de la ruralité qui ont besoin de leur voiture.
Il mes semble, au contraire, que les nouvelles voitures électriques peuvent être intéressantes pour les foyers à faibles revenus. Ainsi, suite à une promesse de 2022 du président de la République, des constructeurs français de voitures proposent des voitures électriques à moins de 100 € par mois, dont la moins chère à 54 € par mois.
Comment un prix si bas est-il possible ? C’est que la Direction Générale de l’Énergie et du Climat a lancé un programme de leasing social dont profiteront à terme 50’000 foyers aux revenus inférieurs à 15’000 € par an.
Ce leasing social subventionne l'achat d'une voiture électrique neuve, pour des personnes qui roulent plus de 8000 km par an pour se rendre au travail. Cette mesure bénéficie donc surtout à des personnes qui vivent loin des centres urbains.
Ce dispositif de leasing social a fait baisser la moyenne d’âge des acquéreurs de véhicules neufs de 54 à 40 ans, et un tiers a moins de 36 ans. Il a eu un succès fulgurant : en janvier dernier, 25’000 contrats ont été signés en seulement 6 semaines.1
Les utilisateurs ont rapidement fait leurs calculs : Par rapport à une voiture à essence, ils font une économie annuelle 800 €, pour 10’000 km parcourus, si leur véhicule électrique est chargé à domicile. Si l’on tient compte de l’amortissement de l’achat d’une voiture d’occasion à essence et de son entretien, une voiture électrique neuve devient bonne pour le budget familial.
Et quel est l’intérêt de ce dispositif pour l’État ? Pour l’État, le coût total du leasing social s’élève au maximum à 5600 € par voiture. La durée de vie d'une voiture électrique est de 20 ans, à condition de ne pas stresser la batterie. Ne pas « stresser une batterie » veut dire qu’il ne faudrait pas faire de charges ultra-rapides, ni de la décharger en dessous de 20 % de sa capacité, ni l’utiliser pendant de fortes gelées, si la voiture a passé la nuit dehors, au froid. Dans ces conditions, en supposant une durée de vie de 20 ans et en fonction du prix de la voiture, la mesure va coûter entre 150 de 250 € par an et par bénéficiaire. Les recherches actuelles sur les batteries montrent qu’elles auront, dans quelques années, une durée de vie jusqu’à 40 ans. Si l’État obligeait les constructeurs à réparer les voitures électriques pendant leur durée de vie de 40 ans, la facture pour l’État serait inférieure à 120 € par an et par bénéficiaire.
Quel est alors le bilan de cette mesure pour le climat ? Sur une période de 20 ans, ces voitures électriques émettent une tonne de CO2 de moins par an qu’une voiture à essence.2 Cette réduction des émissions d’une tonne de CO2 coûte donc à l’État entre 150 et 250 €, le coût du leasing social. Ce coût correspond à peu près au prix du CO2 que l’Europe veut atteindre en 2030 avec son Système d’Échanges de quotas Carbone.3 En 2030, le coût du dispositif de leasing social correspondra donc au prix de la tonne de CO2 que devront payer les entreprises comme les cimenteries et autres grands émetteurs de gaz carbonique.
Finalement, il reste des questions très humaines. Sommes-nous prêts à nous libérer de la pression des modes et à garder les objets plus longtemps ? Serions-nous, par exemple, contrariés de n’avoir une nouvelle voiture que tous les 40 ans ? Ou bien au contraire, serions-nous plutôt soulagés d’avoir une voiture fiable pendant des décennies ?
Pour être libérés de la pression sociale d’acheter du neuf, suivons l’enseignement de Jésus qui donne priorité aux relations humaines plutôt qu’à la consommation ostentatoire.
Vous trouver davantage d’informations sur le site internet pratiquement-durable.com

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