Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo, était présent au Livre sur la Place avec son ouvrage, paru chez Stock dans l’excellente collection Ma nuit au musée. En ce 7 octobre, triste date anniversaire, j’aimerai vous en lire les lignes suivantes : « Les religieux font partie du gouvernement israélien et ils ont toujours préféré protéger des colons surarmés, qu’ils ont d’ailleurs installé, plutôt que la jeunesse dansante de la terre légitime d’Israël qui se fera massacrer le 7 octobre. Ces mêmes religieux entravent toute possibilité de paix. Les fous de Dieu sanguinaires de l’autre bord sacrifieraient avec le sourire jusqu’à leur dernier enfant par haine des juifs. »
Mais c’est de J’étais roi à Jérusalem, de Laura Ulonati, elle aussi présente au Livre sur la Place, que je souhaiterai vous parler. Elle se met dans la peau de Wasif Jawhariyyeh, qui réfugié à Beyrouth avec son épouse Victoria et leurs enfants suite à la première guerre israélo-arabe de 1948-1949, culminant avec la Nakba, nous conte sa vie, nous parle d’« une façon d’être au monde, une habitude qui était nôtre, qui nous faisait vivre ensemble. Nous, pas les Palestiniens ou les Israéliens. Nous, chrétiens, uifs, musulmans. Les gens de Terre sainte, comme on disait alors. »
Wasif Jawhariyyeh était né le 14 janvier 1897 d'une famille grecque orthodoxe du quartier chrétien de Jérusalem. Il lisait le Coran et participait aux célébrations de Pourim de la communauté juive. Les Jawhariyyeh étaient amis avec les familles juives Elishar, Hazzan, Antebi, Navon et les Mani, originaires d'Hébron.
À l'âge de sept ans, il nota ses premières impressions dans un journal. Il y décrivit en détail la vie dans le quartier de Mahallet al-Sa'diyya et dans les nouveaux quartiers hors des murs de la ville de Jérusalem. Grâce aux bonnes relations de son père et à ses prestations de luthiste dans des maisons aisées, il se familiarisa rapidement avec les notables ainsi qu'avec ceux qui tentaient de construire des ponts entre habitants des deux origines grâce à leur musique. Instrumentistes et chanteurs juifs et arabes se produisaient souvent ensemble.
Wasif Jawhariyyeh voyait tout et connaissait tout le monde, Ses notes sont riches en références littéraires aux œuvres de Khalil Sakakini, Ahmad Shawqi et Khalil Gibran
Dans Iram, Cite? des Hautes Colonnes, une pie?ce jouant un apre?s- midi de l’e?te? 1883, cet auteur libanais, un des pre?curseurs majeurs de la modernite? arabe et un auteur anime? d‘un souffle religieux qui visait ultimement la fraternite? humaine, fait dire a? Najib : « si nous faisions abstraction des diverses religions, nous nous trouverions unis et partagerions une grande foi en une me?me religion, dans la fraternite? totale. »
J’étais roi à Jérusalem, de Laura Ulonati, nous montre qu’une autre Palestine était possible. Cette possibilité fut réduite à néant car les britanniques avait fait de cette terre dite sainte « une terre deux fois promise » Wasif Jawhariyyeh en paya le prix. En mai 1948, peu avant la fin du mandat britannique, il laissa sa maison située au cœur de la zone contestée de Jérusalem-Ouest, près de l'hôtel King David, et sa collection de céramiques à son voisin, le consul général de France. Ils pensaient encore que leur absence ne durerait pas plus de deux semaines. Ils ne reverraient jamais Jérusalem.
Une autre Palestine sera-t-elle un jour possible ? C’est du moins, ce qu’espérait le poète Mahmoud Darwich, décédé en 2008. Dans L’Humanité du 15 avril 2004, il a exprimé l’espoir qu’un jour, juifs et arabes puissent vivre en bonne entente dans une Palestine plurielle, « car nous acceptons l'idée d'une pluralité culturelle, historique, religieuse en Palestine. Ce pays en a hérité. Il n'a jamais été unidimensionnel ni à un seul peuple. Dans mon écriture, je m'avoue l'enfant de plusieurs cultures successives. Il y a de la place pour les voix juive, grecque, chrétienne, musulmane ». En 2006, évoquant les succès électoraux du Hamas, il mettait déjà en g
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