Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, l’assemblée plénière des évêques de France se tenait seulement une fois par an. Mais l’abondance des sujets a conduit à créer une deuxième assemblée plus courte, qui a lieu toujours à l’approche de la Semaine Sainte.
L’assemblée plénière est un moment de collégialité, c’est-à-dire de travail en commun d’une même catégorie de personnes, à savoir les évêques. Tout en lui gardant ce caractère collégial, il paraît de plus en plus naturel d’y inclure un temps de synodalité, avec la présence active de membres baptisés du peuple de Dieu. Collégialité et synodalité ne vont pas l’une sans l’autre.
Ce moment synodal a commencé à exister en 2019, lorsque nous avons décidé un travail en commun sur la conversion écologique. On a vu alors converger vers Lourdes non seulement des experts de ces questions, mais aussi des représentants de tous les diocèses de France, invités par leurs évêques à raison de deux par diocèse.
Une deuxième occasion de vivre la synodalité au cœur de la collégialité nous a été donnée par le douloureux et indispensable devoir de prendre ensemble des mesures contre les abus sexuels dans l’Église. Commencé dès avant le rapport de la CIASE, ce travail a pris un tour plus systématique depuis novembre 2021 : huit groupes de nature synodale ont été constitués à partir des préconisations faites dans le rapport. Ils portaient sur les points suivants : le partage de bonnes pratiques, la confession et l’accompagnement spirituel, le suivi des auteurs de violences sexuelles, les vérifications à faire dans la formation des futurs prêtres, l’accompagnement du ministère de l’évêque, l’accompagnement du ministère des prêtres, la manière d’associer les laïcs aux travaux de la Conférence des évêques, l’analyse des causes des violences sexuelles dans l’Église. À ces huit groupes s’en ajoute un neuvième, chargé de réfléchir à un lieu de mémoire consacré à ceux et celles qui ont été victimes d’abus ; et de son côté, la Commission doctrinale des évêques de France s’est vu confier une réflexion sur les exigences morales liées au célibat sacerdotal et sur la morale sexuelle en général.
Cette énumération permet de saisir l’amplitude des travaux entrepris et de deviner le foisonnement de suggestions qui en découlent. Toutes ne pourront pas être mises en œuvre dès maintenant, mais un processus de purification et de vérité est engagé que rien ne peut désormais arrêter. Le Christ aime son Église et veut se la présenter à lui-même, comme le dit saint Paul, « sans tache ni ride, mais sainte et immaculée » (Éphésiens 5, 27). Il nous revient d’y investir toute notre énergie, par amour pour lui et pour nos frères humains.
Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.