"J’en suis un, mon fils est devenu papa aussi, mais je pense aussi à tous ces papas qu’on accueille, particulièrement quand je vois ce papa d’Afghanistan, alors qu’il attendait son statut de réfugié, qu’il a eu, avec sa famille, je le voyais tous les jours s’occuper de ses enfants, construire une grande balançoire accrochée à un arbre, un bonhomme de neige en plein milieu de l’hiver avec ses enfants, jouer à la balle avec ses enfants, et toujours trouver des animations pour que ses enfants ne pensent pas à la situation qui était difficile, ne pensent pas au stress. Ce papa m’a beaucoup marqué. Je pense à un autre papa, un monsieur albanais, grand, costaud, qui tous les jours prenait le balais et balayait autour du Rilmishof, sans rien demander en retour. Il était là pendant un an et demi et il a eu une OQTF (obligation de quitter le territoire). Ça m’a fait quelque chose de le mettre entre guillemets à la porte, de ne pas avoir trouvé de solution pour lui, et je le revois toujours encore balayer. Je repense aussi à ce papa qui était seul avec deux garçons, qui au moment de son départ, lui aussi il a eu le statut de réfugié, a souhaité planter trois arbres, symbolisant lui et ses deux enfants, pour qu’ils prennent racine au Rilmishof encore."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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