Listen

Cast

Description

« On avait peur, mais d’un côté non, puisque mon père avait fait un sous-terrain au fond du jardin »

Alexine Kervella avait 5 ans en 1939. De la guerre, elle garde des émotions très fortes liées au passage des avions, au retentissement des bombes et à ce moment où son père a été fait prisonnier. La guerre, ce sont aussi des amitiés indéfectibles nouées avec de la famille éloignée, venue se réfugier à la ferme. Avec sa fille Irène, Alexine partage ses souvenirs qui vont jusqu’au jumelage avec Edingen-Neckarhausen auquel son père a contribué. « Pardonner, c’est se donner la main. C’est se dire que c’est fini tout ça ».

Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

___


 

«  Alexine il a fallu la convaincre

Géraldine a dû solliciter tout plein de monde

Sa belle-mère, une petite fille, des voisins…

Alexine lui a même raccroché au nez pensant que c’était une erreur 

Faut dire qu’elle renonce rarement Géraldine

À force d’insister, Alexine a fini par accepter



Alors le jour de l’entretien,

quand on est arrivé devant sa maison,

une grande bâtisse en hauteur qui domine un des ronds-points de Lilia,

on avait le sentiment d’être devant un château fort



Mais y’avait personne…

On s’est dit qu’elle avait oublié Alexine

Ou alors qu’elle voulait plus



Et puis finalement elle est arrivée

Que dis-je, elles sont arrivées en force ! 

Alexine, Irène sa fille, Morgane sa petite fille et une petite nièce Léane qui venait faire l’entretien avec nous

Bref, on sentait qu’elle avait une garde rapprochée Alexine



Alors quand tout ce monde s’est retrouvé dans la cuisine

on avait un peu l’impression d’être dans le métro

à une heure de grande influence



Quand l’entretien a commencé on savait plus trop qui parlait

Qui avait les souvenirs d’avant

Entre Alexine et sa fille on assistait à un duo

Au bout d’un moment, on a plus cherché à comprendre

On s’est dit que ces deux-là faisaient la paire



Alors on a écouté

On a vu qu’au quartier les allemands étaient pas très présents

Ils sont tout de mêmes venus dans ces terres

Mais on aussi entendu les restrictions

La vie faite de privations

Et de rencontres aussi

Avec d’autres membres de la famille venus se réfugier à la ferme



Dans le flot de mots on a aussi entendu un personnage

Le père

Celui d’Alexine 

Ce père qui est appelé parrain

Dans notre imaginaire on avait le sentiment d’être en Sicile

Avec Coppola et les Corléone



Les familles qui s’apparentent à des clans ont toujours une référence

Et chez les Kervella c’est un père charismatique

Marchand de cochon

Il avait le cœur sur la main



Et quand on sort de la guerre et de ses restrictions,

la générosité c’est quelque chose d’essentiel

Ça ne s’oublie pas

Surtout si ça dure dans le temps "

Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa

 

 

 

Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »

 

Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté

 

Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier

pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou 

et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom

 

__

Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec

Graphisme : Stéphanie Plateau

Musique : Alexandre Varlet

Coordination, communication : Géraldine Genin

 

Alexine.jpg