Le passé est un cimetière dans lequel devraient être enterrées toutes les offenses qui nous ont été faites. Il ne serait pas normal de voir des morts s’y balader la nuit, et même le jour. C’est pourtant ce qu’il se passe lorsque nous ne pardonnons pas. Les blessures, tels des cercueils mal scellés, laissent échapper des fantômes qui reviennent nous hanter, et nous priver de notre précieux sommeil. Paul nous dit en Romains 3.13 que notre gosier est parfois comme un sépulcre ouvert, d’où s’échappent des paroles de rancune et de malédiction. Combien de chrétiens n’ont pas fait le deuil des offenses dont ils ont été victimes! En Jésus-Christ, il existe pourtant une grâce assez puissante pour pardonner et oublier.
De même que le pardon en Christ a fait mourir tous nos péchés, et que leur souvenir est effacé autant de notre conscience que de la mémoire de Dieu, ainsi la même grâce nous appartient d’oublier le mal que l’on nous fait. Nous rendons grâces à Dieu, de ce que la mort de Christ a ouvert pour chacun de nous un cimetière, dont l’espace infini permet d’y enterrer tous nos péchés et toutes nos offenses. Chaque repentance sincère prononce une condamnation à mort sur chaque péché confessé, et la sentence étant exécutée, le mort ne revivra plus. Chaque pardon que nous accordons de tout notre coeur à notre prochain, agit comme un fossoyeur qui garde secrètement caché le lieu où se trouve la tombe. L’on ne pourra plus jamais y retourner. Ainsi, Dieu ne veut pas qu’on vive avec les morts. Sous l’Ancien Testament, les cadavres étaient vus comme impurs, et celui qui en touchait un devenait lui-même impur pendant sept jours. ( Nombres 19.11). C’est pourquoi, les doctrines qui incitent à fouiller dans le passé, souillent les chrétiens. Il en est ainsi de la cure d’âme, véritable hérésie montrant que la solution à certains problèmes se trouve cachée dans le passé.
Pardonner et se repentir, c’est laisser le fossoyeur de la mort de Christ agir en nous. Il s’occupe de tout et efficacement. Préservons la puissance de notre mémoire pour toutes les bonnes choses que Dieu nous accorde, de manière à toujours célébrer la bonté de Dieu. Sinon, nous célébrerions les œuvres du malin par des plaintes adressées les uns contre les autres. N’oublions pas d’être bons et parfaits comme notre Père céleste l’est. L’apôtre Paul nous a ainsi exhorté en Colossiens 3.12–13 : « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi ».
@Seryjocelyn