Un espagnol, du nom de Vallespy, avait semé l’épouvante dans un village de l’Aude. Condamné à mort par contumace, il réussit à semer la police et à s’embarquer pour l’Argentine ...
Quoique catholique, il entra un jour dans une église évangélique à Rosario.
Une prédication sur la repentance toucha sa conscience. Il alla trouver le pasteur, s’humilia devant Dieu, et décida de rentrer en France afin de se livrer à la justice.
Il arriva et alla se présenter devant le juge. Il y avait déjà quinze ans qu’on le recherchait.
Il passa devant le procureur de la République, puis, devant la cour d’Assises.
Dans sa cellule, il lut et relut le Nouveau Testament. Devant la Cour, son attitude fut des plus touchantes. Quand le fils de la victime vint déposer contre lui, il étendit ses bras vers lui, joignit les mains pour la prière, puis se cacha la figure tandis que ces mots jaillissaient de ses lèvres dans un sanglot : "Yo te pido perdon", je te demande pardon !
L’émotion devint générale et le jury ayant répondu "non" aux dix-huit questions qui lui furent posées, l’assassin repentant fut acquitté, ce qui lui valut les applaudissements de la foule qui avait envahi le Palais.
Libéré, Vallespy se rendit dans diverses villes pour y confesser sa faute et rendre témoignage de Celui qui l’avait arraché des ténèbres. Ses textes préférés étaient Jean 3 : 16, les paraboles de la brebis perdue et de l’enfant prodigue.