Me promenant un soir sur la plage, je rencontrai un soldat avec lequel j’engageais une conversation.
— Il est une chose, lui dis-je, qui m’étonne chez le soldat.
— Quoi donc. Monsieur ?
— Il est brave et parfois téméraire, et pour lui le terme le plus injurieux est celui de lâche. Il y a des soldats qui se feraient tuer à la bouche d’un canon, et qui, cependant, n’oseraient pas le soir s’agenouiller dans leur caserne pour demander la protection de Dieu.
Le soldat resta pensif, et, après un moment de silence répondit :
— C’est vrai. Monsieur. Mais cela me rappelle ce qui s’est passé il y a quelques semaines dans ma compagnie. Un jeune camarade, le premier soir qu’il se trouvait dans notre chambrée, s’agenouilla devant son lit avant de se coucher. Il n’eut pas plus tôt commencé sa prière qu’il se fit un vacarme terrible autour de lui. On lui lança à la tête des képis, des ceinturons, toutes sortes de projectiles, mais rien ne put l’interrompre ni le faire bouger. Le soir suivant, le moment venu, on cria de tous côtés : « Encore, encore ! » Mais tout cela ne l’empêcha pas de se mettre à genoux comme d’habitude et de faire sa prière.
Cette scène se répéta plusieurs jours, mais à la fin les autres soldats, voyant que le jeune homme tenait ferme, se mirent à le respecter, et plusieurs, même, suivirent son exemple.
J’honorerai ceux qui m’honorent a dit Dieu,1 Samuel 2 : 30.
Résistez au Diable, et il s’enfuira loin de vous, Jacques 4 : 7.
Je n’ai point honte de l’Évangile, C’est la puissance de Dieu pour quiconque croit, Romains 1 : 16.