Éric Liddell est né en Chine en 1902. Sa famille était chrétienne et missionnaire. Il resta en Chine jusqu’à l’âge de 5 ans. Ensuite il revint en Ecosse alors que ses parents continuaient à servir le Seigneur en Chine. Très tôt, Éric s’était donné au Seigneur.
Comme beaucoup de jeunes écossais de son époque, Éric avait grandi dans un pensionnat. Il était très sportif et il avait commencé à jouer dans l’équipe de rugby de son école, puis dans l’équipe d’Ecosse.
Bien qu’il excellât dans l’équipe de rugby, très vite, il réalisa que la course était le sport pour lequel il était fait. Dans les milieux protestants de l’époque, on ne concevait pas trop le fait que l’on pût être un sportif de haut niveau et en même temps servir le Seigneur. Un chrétien se devait d’être missionnaire ou pasteur. D’ailleurs à sa future femme, qui lui reprochait de perdre son temps à s’entraîner, il répondit : « Mais Dieu m’a créé rapide et tant que je peux Le servir ainsi, je le ferai ».
Il n’était pas question pour lui « d’enterrer ce talent » -référence à l’Evangile de Matthieu 25 où Jésus raconte la parabole des talents– que Dieu lui avait donné.
Il faisait tout, au contraire, pour faire fructifier ce talent, en s’entraînant avec sérieux, et en donnant le meilleur de lui-même. L’issue était dans les mains de Dieu et en quelque sorte, cela ne le regardait pas. Sa prière était : « Que je gagne ou que je perde, Seigneur, sois glorifié, et quoi que je fasse, que je puisse le faire de tout mon cœur ».
De victoire, en victoire, il avait finalement été remarqué. Et l’équipe d’Angleterre l’avait sélectionné pour participer aux Jeux Olympiques de Paris en 1924. Il allait marquer les Jeux Olympiques, non seulement comme un athlète de haut niveau qui avait battu un record, mais aussi comme un homme craignant Dieu qui n’acceptait aucun compromis.
Voici son histoire.
Le 5 juillet 1924 débutaient les Jeux Olympiques de Paris au stade de Colombes.
Soixante mille spectateurs accueillaient les athlètes des 45 pays représentés. L’ambiance était à la fête. Les spectateurs manifestaient leur joie par des acclamations et en agitant des mouchoirs. Soudain, les Queen’s Cameron Highlanders d’Ecosse entrèrent dans le stade. Ils étaient impressionnants, vêtus de leurs jupes écossaises et coiffés de leurs bonnets à fourrure. Ils paradaient tout en sonnant la cornemuse et en jouant du tambour. Le bruit était assourdissant. Pendant quelques instants, la foule semblait fascinée. Puis, l’équipe d’Angleterre pénétra dans le stade derrière les joueurs de cornemuse. Les cris redoublèrent.
En 1924, la flamme Olympique n’existait pas encore. Pour déclarer l’ouverture des Jeux, des milliers de pigeons furent lâchés dans les airs.
Un athlète proclama le serment Olympique, puis les quatre mille athlètes quittèrent le stade sous une vive ovation. Les huitièmes Jeux Olympiques étaient ouverts dans le pays de leur fondateur, le Baron Pierre de Coubertin. C’était une façon de l’honorer.
Éric Liddell faisait partie de l’équipe d’Angleterre. Il trouvait bien difficile de se tenir pour son Seigneur. Quelques temps auparavant il avait déclaré qu’il ne courrait pas le dimanche. Et la course de 100 mètres (qui était son point fort) avait été programmée un dimanche. Il avait donc refusé de courir. Cela était incompréhensible pour le reste du monde, surtout à Paris. Paris était la ville lumière, la ville de toutes les folies. Les années folles battaient leur plein. Les parisiens ne pensaient qu’à s’amuser. Et surtout personne ne tenait à se remettre en question. Alors qu’un hurluberlu vienne proclamer sa foi, au point de ne pas vouloir courir un dimanche, c’était incompréhensible ! Non, Paris n’avait pas de place pour Dieu.
La France sortait d’une guerre atroce, elle était en train de se reconstruire, et les parisiens voulaient rattraper le temps perdu et vivre à cent à l’heure.