Listen

Description

Une jeune fille prenait soin d’un groupe de garçons au culte des enfants de son église locale qui se tenait à quelque distance de sa maison isolée. Elle s’y rendait par une belle journée de printemps. L’air était pur, tout pénétré du parfum des fleurs… La jeune fille aurait voulu se réjouir de tant de beauté, tandis qu’elle suivait le sentier conduisant à son église ; mais impossible. Elle était triste et découragée en pensant à « ses » enfants.
« C’est assez, disait-elle, je me suis trop fatiguée et en vain pour ces petits étourdis ! Dès aujourd’hui, je vais remettre ma responsabilité au pasteur et le prier de trouver quelqu’un d’autre pour tenir ce groupe difficile. »
Elle parlait encore lorsque, dirigeant par hasard ses yeux sur la rivière qui longeait le sentier, elle aperçut un petit agneau qui venait de perdre l’équilibre et de tomber dans l’eau.
Il aurait été emporté si le berger, voyant le danger que courait la petite bête, ne se fût immédiatement jeté à l’eau pour le sauver. Cependant, le sauvetage ne se fit pas facilement. Le courant était rapide et le berger allait perdre pied, mais il tenait fortement l’agneau et criait : « Je ne le lâcherai pas ! »
Lorsqu’il fut revenu sur le sentier avec l’animal sain et sauf, la jeune fille lui demanda :
— Pourquoi as-tu pris tant de peine pour sauver cet agneau ?
— Ah ! répondit le berger, c’est qu’il faut que j’en rende compte à mon maître !
Ces paroles atteignirent le cœur de notre monitrice.
— Je comprends, dit-elle. Moi aussi, il faut que je lui rende compte de mes chers élèves. A l’œuvre donc ! Et que mon mot d’ordre soit celui du jeune berger : « Je ne le lâcherai pas. »