Il y avait une petite fille qui était très malheureuse. Appelons-la Mireille. Son père était un homme faible. Vous savez combien une petite fille a besoin d’admirer son père, et d’en être fière. Ce n’était pas le cas de Mireille : elle avait une tante qui avait fait un très bon mariage et qui ne manquait pas une occasion de faire sentir sa supériorité sociale aux parents de Mireille. Celle-ci ressentait violemment ces affronts ; elle avait honte de son père qui se laissait dominer par la tante riche et qui avait abdiqué son autonomie de père de famille.
Quand Mireille rentrait de l’école, alors que ses petites amies allaient s’amuser, elle devait travailler dur à faire le ménage, non seulement de ses parents, mais aussi de la tante. Cette tante, elle la détestait, aussi tout ce qu’elle devait faire pour elle l’épuisait-elle davantage. Et, si elle se plaignait, la tante grondait :
—Tu n’es qu’une paresseuse ! Quand on est pauvre, on doit apprendre à travailler !
Mireille pleurait secrètement la nuit ; elle n’avait plus faim, elle dépérissait, sans que ses parents parussent s’en inquiéter ni prendre sa défense.
Heureusement, le médecin scolaire fit sa visite et il alerta d’urgence l’assistante sociale de la lutte contre la tuberculose qui emmena sans délai Mireille à la montagne, dans un sanatorium pour enfants. Le médecin-chef l’examina ; elle vit sur son visage son inquiétude. Il la passa aux rayons X ; et là, dans le silence feutré de l’obscurité, la petite, ayant une très bonne ouïe, entendit le médecin murmurer à son assistant :
—Voilà une pauvre petite fille qui est perdue !
Et Mireille passa sa première nuit au sanatorium. Son lit était juste en face de la fenêtre. C’était la pleine lune ; et la lune toute ronde était venue se placer juste au centre de la fenêtre, comme le soleil rouge au centre du rectangle blanc du drapeau japonais. À cet instant, devant ce spectacle si simple, Mireille sentit qu’une force souveraine et paisible l’envahissait, elle sentit que Dieu était là, avec elle, et que sa présence éveillait dans son âme une conviction : « Tu guériras. »Mireille s’endormit, confiante.
Notez que Mireille n’était pas religieuse, au contraire. Comme sa tante était d’une autre confession que ses parents, elle avait vite compris que les querelles religieuses peuvent alimenter et envenimer les conflits entre les hommes et leurs souffrances. Mais il ne s’agissait pas, pour Mireille, dans son petit lit, de religion ; il s’agissait d’une présence de Dieu, ce qui était tout autre chose.
Le lendemain matin, elle prenait son petit déjeuner avec un appétit qu’elle avait perdu depuis fort longtemps. Le médecin-chef passa, il l’observa, il se pencha sur elle :
—Tu manges avec plaisir, c’est bien ça !
Alors la petite lui dit :
—Vous savez, docteur, je vous ai entendu hier quand vous avez chuchoté que j’étais perdue ; mais, cette nuit, Dieu m’a dit que je guérirai.
—Alors, si tu veux guérir, répliqua le docteur, tu m’obéiras sagement.
— Oui, répondit-elle.
Et Mireille fut guérie en quelques mois.
Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche ! Jean 5 : 8.
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