Pendant longtemps, les missionnaires moraves envoyés au Groenland avaient évangélisé les Esquimaux sans constater une seule conversion.
Enfin, en 1738, un groupe d’Esquimaux vint à passer près de la cabane de quatre missionnaires, et, poussés par la curiosité, quelques-uns y pénétrèrent. Les quatre amis étaient précisément occupés à traduire les évangiles, ce qui intrigua beaucoup les visiteurs. Alors, un des missionnaires eut l’idée de lire à haute voix le récit de la « Passion du Christ ». Il supplia ensuite ses auditeurs de se tourner vers Jésus, dont le sang avait été versé pour le rachat de leurs âmes.
Quelques-uns des visiteurs s’esquivèrent, mais l’un d’eux, nommé Kajarnak, dit avec émotion : « Expliquez-moi cela encore une fois. Moi aussi, je voudrais être sauvé ! » Les larmes aux yeux, les missionnaires recommencèrent à parler des souffrances et de la mort du Sauveur.
En 1739, Kajarnak se fit baptiser avec sa famille, malgré les menaces de mort des membres de sa tribu. En dépit de tout, il demeura ferme, et sa conversion finit par ébranler ses compatriotes. De tous côtés arrivaient maintenant des Esquimaux pour entendre parler du Christ crucifié. Et c’est la prédication de la croix qui a toujours fait sur eux l’impression la plus profonde. Malgré les efforts des sorciers, le nombre des convertis s’accrut, au point de former toute une assemblée autour du poste missionnaire.
Car l’amour de Christ nous presse, 2 Corinthiens 5 : 14.
Nous prêchons Christ crucifié […] mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu, 1 Corinthiens 1 : 23-24.