Luther était malade. Pendant une nuit de fièvre, il crut voir Satan en personne entrer dans sa chambre et se poster au pied de son lit. Il avait en mains un rouleau de papier d’une grandeur prodigieuse qu’il se mit à dérouler avec un sourire de maligne satisfaction sur ses lèvres. Le malade, fixant sur le papier ses yeux étonnés, fut consterné en y lisant l’énumération des péchés de sa jeunesse et de son âge mûr, fautes cachées et fautes manifestées, négligences et transgressions. Tout y était inscrit en caractères aussi noirs que les péchés eux-mêmes l’avaient été et aussi distincts qu’ils devaient l’être, si Dieu les mettait devant la clarté de sa face. Il sentit son cœur défaillir : ce cœur brave et intrépide qui ne faiblissait jamais devant aucun homme s’agita ; cet œil courageux qui regardait en face des princes et des empereurs se troubla en se fixant sur le terrible rouleau. Ses iniquités avaient surpassé sa tête, elles étaient comme un pesant fardeau.
Soudain, une pensée consolante traversa son esprit. Se dressant sur son séant et étendant les bras vers le funeste rouleau, il s’écria avec force : « Tu as oublié une chose, tout cela est vrai, trop vrai mais tu as oublié une chose : le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché ! » À peine l’eut-il dit que Satan disparut avec son lugubre rouleau.
En Jésus-Christ nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, Éphésiens 1 :7.
Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles.2 Corinthiens 5 :17.