je sais que bientôt tu vas nous quitter et j'ai le cœur triste, mais je ressens beaucoup de fierté d'avoir eu un Papa comme toi ! Je me souviens de nos jeunes années où, le repas du soir terminé, on débarrassait en hâte la table et là, le cours de science commençait pour moi et mes frères et ma sœur. Tu nous apprenais à souder, à réparer, à construire des choses basiques, mais qui avaient un grand impact sur nous. Notre Papa savait tout faire et connaissait toutes choses. Mon Papa, c'était le plus fort ! Physiquement et intellectuellement ... Il était si fort que, lorsque les 4 enfants ensemble, nous sautions sur lui, d'une seule main il nous saisissait tous les 4 et nous faisait rouler sur le lit familial. Je me souviens de ces cours pratiques d'électricité, de mécanique, d'électronique, de pneumatique, qui faisaient de chaque soir une fête, avec la découverte de nouvelles choses.
Pourtant, tu n'avais pas été gâté par la vie. Devenu orphelin de mère à ta naissance, puis de père quelques années plus tard, tu vivotais comme un enfant sauvage dans une ferme perdue dans les monts du Jura. C'est seulement à 9 ans que tu as été récupéré par un cousin lointain qui t'a enfin appris à parler et à écrire ! Tu es venu habiter à la ville, à Reims où tu étais tellement effrayé que tu t'enfermais dans un placard !
Ton premier travail a été forgeron et tu équipais de fer les sabots des chevaux. Puis les chevaux sont devenus rares, remplacés par des tracteurs .
Alors, avec Maman, vous êtes revenus dans les Ardennes, pays de ton beau-père, puis tu as travaillé à l'usine, chez Arthur Martin. D'abord à la fonderie, puis au bureau d'études, tout en poursuivant tes cours du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) chaque soir, après nos cours de science ! Ensuite, tu travaillais tes cours jusqu'à tard dans la nuit. Puis tu as terminé tes études d'ingénieur, tout en cherchant à mettre au point des inventions et à déposer des brevets: par exemple avec notre voisin, le pharmacien, tu as mis au point une seringue jetable, ou en fonderie, de nouveaux injecteurs de gaz pour les cuisinières ou d'autres choses pour les machines à laver …
Au bureau d'études, tu as toujours été le plus fort ! Puis les enfants ont grandi et on quitté le nid familial. Un jour, ton fils Jean-Louis a connu le Seigneur Jésus et il est devenu chrétien. Il avait tellement changé que tu avais du mal à comprendre que des choses spirituelles aient de l'importance pour lui. Tu as mis presque 49 ans pour accepter ce fait et réaliser : "Que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toutes paroles qui sortent de la bouche de l'Éternel". C'est lorsque la longue maladie a commencé son œuvre de destruction en toi, que tu as ressenti que tu avais besoin d'un Sauveur et d'un Seigneur pour te pardonner tes fautes, tes péchés et te donner une nouvelle vie. Oui, cela est venu dans ton cœur au début de cette année, suite à une histoire que ton fils t'a racontée : celle du Dr Arisson, dans laquelle tu t'es retrouvé. Tu as compris que tu étais comme ce médecin orgueilleux, ne pouvant plus compter sur tes capacités et que là, face à cette terrible maladie tu étais sans force et sans espoir et que seule la foi en Jésus-Christ viendrait remplir le vide de ton cœur. C'est alors que tu m'as demandé de prier pour toi, avec toi et nous avons ensemble prié le Seigneur :
- " Jésus, pardon d'avoir vécu loin de toi, je réalise que mon cœur est vide et toi le fils de Dieu tu es venu de ton ciel de gloire pour prendre la forme d'un homme, pour offrir ta vie en rançon de mes péchés, viens dans ma vie et pardonne-moi, donne-moi ta vie, merci Jésus, maintenant je suis à toi. Amen ! " Suite à cette prière, rien n'avait changé en apparence, mais dans ton cœur tu as ressenti la paix de Dieu qui désormais, était en toi !
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