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Description

D’abord il serait bon de préciser qui est ce Philippe Mélanchthon. En 1518 à l’âge de 22 ans, il se vit offrir le poste de professeur de grec à l’université de Wittenberg, célèbre en Europe puisque six mois plus tôt, un moine Augustin du nom de Martin Luther y avait affiché ses 95 thèses contre les indulgences de l’église catholique. Ces indulgences étaient un commerce qui permettait de racheter ses péchés passés et même futurs. Le but de ce « commerce » était de trouver de l’argent pour pouvoir construire la basilique St Pierre du Vatican.
Voici comment Luther définissait leur collaboration : « Je suis né pour combattre les factions du diable et les mettre à terre. C’est pourquoi mes livres sont impétueux et belliqueux. Moi j’arrache les racines, je coupe les broussailles, je dessèche les marais, je fraie et j’aplanis le chemin. Lui repasse proprement, laboure et plante, sème et arrose avec plaisir selon les dons que Dieu lui a donnés.»
La symbiose qui s’opéra entre le réformateur et l’humaniste, s’avéra rapidement prolifique. Mélanchthon put apporter à Luther ses profondes connaissances linguistiques dans les traductions luthériennes de la Bible. Inversement, avec l’aide de Luther, Mélanchthon pénétra plus profondément les subtilités théologiques et fut rapidement considéré comme le second de Luther.
Mélanchthon étant mourant, on en prévint Luther. Il arriva, se pencha sur le malade et poussa un cri de détresse. Ce cri réveilla Mélanchthon de sa stupeur. Regardant fixement Luther, il lui dit :
— Luther, est-ce bien vous ? Pourquoi ne me laissez-vous pas partir en paix ?
—Philippe, nous ne pouvons encore nous passer de vous, dit Luther.
Et se jetant à genoux, il se mit à prier, à lutter avec Dieu pendant plus d’une heure, pour la guérison de son ami. Puis il vint auprès du malade, prit sa main :
— Cher Luther, dit Mélanchthon, pourquoi ne me laissez-vous pas aller en paix ?
—Non, non, répondit le vaillant réformateur, nous ne pouvons encore nous passer de vous dans ce champ de travail.
Luther alla demander qu’on prépare un potage et pressa le malade de le prendre ; celui-ci répéta :
— Cher Luther, laissez-moi partir pour ma demeure éternelle !
—Non, Philippe, nous ne pouvons vous laisser aller. Buvez cette soupe, sinon, je ne vous laisserai pas tranquille.
Le malade avait à peine pris cette nourriture que la vie lui revint ; il put travailler encore des années. En rentrant chez lui ce soir-là, Luther dit à sa femme :
— A ma prière, Dieu m’a rendu aujourd’hui mon frère Mélanchthon.

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