« C’est un scrutin historique, un scrutin qui consacre la décentralisation »,
ces mots ont été prononcés par chef du gouvernement Youssef Chahed à la suite des premières élections municipales Tunisiennes post-révolution qui se sont tenues dimanche 6 mai 2018.
Ces élections qu’on annonçait historiques n’ont que faiblement mobilisé avec 33,7 % de participation. Reportées à quatre reprises, ces élections devaient se tenir avec la nouvelle mouture juridique du code des collectivités locales, adopté le 26 avril dernier.
Ce nouveau code des collectivités locales vise à mettre en place la réforme de la décentralisation, si le scrutin du 6 mai « consacre la décentralisation », de quelle décentralisation parlons-nous ?
Celle du pouvoir local et de la démocratie participative ? Celle de la redistribution des richesses ou celle de la reproduction d’un système clientéliste inféodé aux intérêts privées ?
Dans cette entrevue, la sociologue tunisienne Hèla Yousfi* nous livre son analyse sur les enjeux qui entourent le nouveau code des collectivités locales et de son application, ainsi que les résultats des élections municipales*.
*Hèla Yousfi est sociologue du travail et Maître de conférence à l’Université Paris Dauphine.
Elle est l’auteure du livre : L’UGTT, une passion tunisienne : enquête sur les syndicalistes en révolution, 2011-2014, livre paru aux éditions Karthala/IRMC, disponible ici.
Elle est l’auteure d’une enquête sur la décentralisation (2017) : la décentralisation, remède miracle aux disparités régionales en Tunisie ?
*Projections des résultats des élections : http://www.targa-consult.com/2018/05/06/resultats-elections-municipales-2018/