Listen

Description

Sur une musique de DAN-DT :
On music by DAN-DT :
https://soundcloud.com/dan-t-3/out-there-somewhere-with-paul

Exode sidéral

J'ai le cœur englué de la gangue terrienne. De sa poisse collante, oppressante, étouffante ! Marée noire étalée sur plusieurs millénaires de la cacophonie de tous nos dirigeants surfant nonchalamment sur le malheur des gens.

Compte à rebours.
C'est le début d'un nouveau jour.
Compte à rebours.
Je vais quitter la Terre pour glisser sur la toile des étoiles, et m'asperger la tête de poussières de comètes.
Compte à rebours.
Je pars à la conquête... de l'oubli !

C'est parti !
Calé dans ma navette spéciale, je suis envahi de souvenirs qui me tirent les cheveux. Mais je défonce ce trop-plein et fonce dans l'espace. Cet aspirateur à rêves insensés de trouver ce que l'on fuit ou ce qui fut, peut-être, un paradis...
Je veux trouver l'erreur, fût-elle sortie de la pomme d'Adam d'un serpent, marchand de bonheur, qui nous vendit un plaisir frelaté.

L'attraction terrestre, heureusement, n'est plus attractive. Et je me laisse happé par le vide que je veux faire en moi. De tout cet historique, hystérique, qui a fait que la Terre, malgré les apparences, ne tourne plus rond. Elle n'est plus qu'une toupie déglinguée qui s'époumone à hoqueter sur une bourse rapiécée par des traders à l’intelligence très artificielle.

Ma coque n'a pas besoin de coke pour planer !
Je me laisse absorber par l'abîme sans fin.
Je remarque Pierrot, sagement assis sur son croissant de Lune, exilé volontaire, car l'histoire de la Terre l'atterre. Il essaie vainement de convaincre le Petit Prince de se faire vacciner contre le serpent. Mais le Petit Prince n'en a cure. Il ira, lui aussi, rejoindre son destin en sens inverse du mien.
Alors, je continue mon chemin...

Dans l'espace, si des râles se font encore entendre à mon oreille, c'est que, sur mon épaule, une colombe triste de n'être qu'un symbole, est posée. D'une aile fatiguée, elle essuie une dernière larme en poussant un soupir.

Un peu plus loin, bien au chaud sur un anneau de sa thurne, sur une table éclairée par une damnée lumière, apparaît un vieillard fébrile, jouant aux dés avec des aliens qui le prennent pour une star cyclothymique. Il doit aussi y avoir des mirages dans l'Espace. Intrigué, je prends ma longue vue. Non ! c'est Dieu jouant aux cartes avec Moïse, Mahomet et Jésus à une bataille perdue d'avance. Enfin, je n'en suis pas sûr... Malgré ma longue vue, j'ai un problème d'yeux. Ils me prient de les laisser batailler. Alors, je continue mon exode.
J'évite de justesse une météorite pressée d'aller se faire griller la couenne au soleil de midi. Quel zèle inutile ! Elle doit se prendre pour Icare ! Quand elle aura fondu de plaisir, il sera trop tard.
Mais dans sa course folle sans boussole, telle une bille de flipper, elle se cogne à des étoiles pour les allumer et former des constellations sans tort ni raison : Orion, la Grande Ourse et sa petite sœur, (si elle avait fait une boucle d'or, elle aurait aussi allumé le Grand Ours), Cancer que je ne croyais propre qu'à la Terre. Mais je n'ai pas tout coché dans ce lac de signes nébuleux. L'horloge tourne...

Avant de me prendre définitivement les pieds dans ce tapis d'étoiles, je regarde une dernière fois la planète bleue... si bleue... d'avoir reçu tant de bleus...

Je laisse cette pas nette trop mal axée et finis dans l'infini.

Allo ? M'entendez-vous ? Allo ? Allo ? Allo ?

Myckaël Marcovic, le 25 octobre 2020