Face au défi que représente la notion de ‘vivant’, sorte de mouton à cinq pattes discursif, l’art s’est toujours frotté aux nouvelles techniques de chaque époque. Aujourd’hui, avec la convergence du hard, soft et du wetware, comment peut-on composer avec des systèmes ou organismes vivants, entre imagination, représentation, simulation et manipulation matérielle ? On se retrouve typiquement avec une sorte de « paragone » tant esthétique qu’épistémique, oscillant entre l'animation du technologique (la mise en place de processus ou entités dans des médias autres que biologiques) et la technologisation de l'animé (l’instrumentation ou la manipulation des systèmes organiques existants, des êtres ou de leurs parties constitutives). Dans la ‘vie artificielle’ d’aujourd’hui, l’attirail du laboratoire moite est même de retour, avec un vif intérêt de l’art pour les systèmes hybrides, aux frontières entre le vivant et le non-vivant, la vie synthétique et la vie organique.
Commissaire d’exposition, auteur et théoricien de l’art, Jens Hauser vit et travaille à Paris et Copenhague où il est chercheur au Medical Museion de l’Université de Copenhague. Il interroge les interactions entre art, technologie et vivant, et a été le commissaire d’une trentaine d’expositions et festivals internationales.
En partenariat avec Total Cod.Act, la rétrospective.
Enregistré au Club 44 le 23 septembre 2021.