La technologie, fille de la connaissance scientifique, est globalement le principal déterminant de nos vies. Pensons à la communication mondiale, l'informatique, la médecine, en attendant la biotechnologie et l'intelligence artificielle. Malheureusement, si nous sommes bons à créer la connaissance, nous ne le sommes guère à l'utiliser "pour le bien commun de l'humanité" comme le demandait Alfred Nobel. Nous allons préciser le diagnostic et, ensemble, nous allons tenter de trouver comment faire mieux.
Né en 1941, Jacques Dubochet a effectué ses premières expériences scientifiques en Valais et à Lausanne. Après avoir obtenu son diplôme à l’EPFL en 1967, il obtient son certificat de biologie moléculaire à l’Université de Genève et devient biophysicien. Il commence alors à étudier la microscopie électronique de l’ADN, ce qui restera son champ d’étude principal. En 1973, il achève sa thèse en biophysique à Genève, puis à Bâle avec Eduard Kellenberger qui lui enseigne non seulement la biophysique, mais aussi la responsabilité éthique et une amitié durable. Les années 1970 à 1976 lui permettent d’introduire l’eau dans la microscopie électronique et il découvre la vitrification par l’eau et le développement de la cryo-microscopie électronique. Il en développe les bases avec ses collaborateurs Alasdair McDowall et Marc Adrian. A partir de 1987, il est nommé professeur à l’Université de Lausanne, au département d’analyse ultrastructurale. Outre ses activités de recherche, il contribue à développer le curriculum biologie et société, dont le but est de faire de chaque étudiant un aussi bon citoyen que biologiste. Le 4 octobre 2017, il reçoit avec l'Américain Joachim Frank et le Britannique Richard Henderson, le prix Nobel de chimie pour leurs travaux en cryo-microscopie électronique.