Le jardin, selon Michel Foucault, c’est « la plus petite parcelle du monde et puis c’est la totalité du monde », autrement dit – ajoute-t-il - une « sorte d’hétérotopie heureuse et universalisante ». A partir de ce point de départ seront discutées, au cours d’un exposé liminaire illustré de projections, les oppositions courantes, quoique souvent simplistes, entre trois types de famille stylistique (géométrique, « naturelle » et sauvage) censées représenter in situ, à l’aide de matériaux vivants et inertes, une vision idéale de la « nature ». Ceci en les rapportant aux diverses conceptions scientifiques, politiques et philosophiques que la nature a revêtues dans l’histoire, y compris celle d’aujourd’hui. Puis, à titre d’exemple, suivra une rapide visite commentée du Jardin botanique.
Ingénieur, architecte et historien, Jean-Pierre Le Dantec est professeur honoraire de l’ENS d’architecture de Paris La Villette qu’il a dirigée de 2000 à 2006, ceci tout en animant la formation doctorale « Jardins, paysages, territoires », en intervenant à l’ENS de la nature et du paysage de Blois, en dirigeant l’équipe de recherche « Architecture, milieux paysages » et en participant à divers grands projets urbains, dont celui du « Grand Paris ». Dans une vie antérieure, il avait aussi dirigé le journal La Cause du peuple et fondé la collection « La France sauvage » chez Gallimard avec l’appui de Jean-Paul Sartre, avant de devenir le directeur littéraire (1977-1983) des Presses d’aujourd’hui (groupe Gallimard) puis conseiller des éditions Balland (1985-1989). Écrivain, il a publié plus d’une vingtaine de livres, dont six romans.
Après une conférence d’introduction, le public sera invité à déambuler dans le Jardin botanique de Neuchâtel pour le découvrir avec le conférencier.
En collaboration avec le Jardin botanique de Neuchâtel, le Club littéraire jurassien et Payot Libraire.
Conférence enregistrée au Jardin botanique de Neuchâtel le 22 juin 2019.