Unité 11 - Dialogue modèle
"Des souvenirs marquants"
Pierrot : Mamie, tu m’as promis de me raconter un peu ton enfance. Tu dis toujours que tu as vécu de grands événements historiques ! Est-ce que tu peux m’en dire plus ?
Mamie Louise : Mais, oui mon petit Pierrot. Mais tu sais ce n’est pas facile pour moi d’en parler. Cela fait si longtemps et puis, j’ai vécu des choses terribles. C’était la guerre, tu sais.
Pierrot : Tu étais petite pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est ça ?
Mamie : Oui, la vie n’était pas du tout comme maintenant. Une partie de la France était occupée par les Nazis, l’autre vivait sous un régime dictatorial. Il n’y avait plus de nourriture. C’était très difficile. Mais, dans mon village, les gens s’entraidaient. Autrefois, les gens étaient beaucoup plus solidaires que maintenant.
Pierrot : Tu allais à l’école ?
Mamie : Oui, mais pendant un an, j’ai arrêté d’aller à l’école car je suis tombée malade. Certains camarades de classe venaient me voir, mais l’école me manquait. On était tous ensemble dans la même classe : c’était comme ça dans les écoles de village !
Pierrot : Je crois que c’est toujours comme ça dans les villages. Cela s’appelle la classe unique. Tous les élèves sont dans la même classe.
Mamie : Oh ! Je ne le savais pas !
Pierrot : Et, qu’est-ce qui s’est passé à la fin de la guerre ?
Mamie : Pendant l’année 1944, le territoire a été libéré par les alliés. C’était l’euphorie ! Nous étions heureux : je me souviens d’avoir dansé une ronde avec tous mes copains. On criait : Vive les soldats Américains ! Vive les FFL !
Pierrot : Euh… C’est quoi, les FFL ?
Mamie : Les Forces Françaises Libres. Ce sont des soldats français qui refusaient l’Occupation nazie et qui ont lutté pour la Libération.
Pierrot : Ah, ok. Et tout le village a fêté la Libération, j’imagine…
Mamie : Et non, dans le village, plusieurs personnes n’étaient pas de notre avis. Ils essayaient de le cacher, mais sans succès.
Pierrot : C’étaient tous des collaborateurs, non ?
Mamie : Oh, sûrement.
Pierrot : Mais la plupart des gens étaient contents quand le pays a été libéré, non ?
Mamie : Oui, mais il y avait beaucoup à faire ! À la Libération, on a dû reconstruire le pays. La guerre a provoqué beaucoup de destructions et, à cette époque-là, ce n’était pas comme aujourd’hui : il n’y avait pas autant de machines, tout était plus lent.
Pierrot : J’ai vu dans quelques émissions à la télé qu’il y avait beaucoup de problèmes de logement.
Mamie : Oui, il y avait beaucoup de sans abris et, dans le temps, il n’y avait pas de structures d’accueil. Il y a eu beaucoup de bombardement et de destructions. Il faisait froid… C’est pour ça que l’Abbé Pierre a créé Emmaüs.
Pierrot : Et, tu as été contente lorsque l’on a accordé le droit de vote aux femmes ?
Mamie : J’étais encore jeune mais je me souviens qu’à l’école on faisait semblant de voter. C’était drôle ! Mais, tu sais, quelques hommes n’étaient pas contents, ils pensaient que les femmes étaient stupides ou influençables.
Pierrot : C’est vrai ? Ce n’est pas possible ! Comment peut-on penser cela ?
Mamie : Oh, oui. C’est possible. Mais les mentalités, et la vie en général, ont bien changé depuis. Et heureusement !