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Description

Aurons-nous bientôt un corps cybernétique, parcouru de capteurs, de senseurs et d’implants ? Sans aller jusqu’aux scénarios les plus audacieux des romans ou des films de science-fiction, les canons de beauté évoluent dans notre monde numérisé. Avec les réseaux sociaux, des codes inédits se répandent : esthétique des filtres, tendance à la dysmorphophobie, rhinoplastie…
L’intelligence artificielle permet d’affiner notre apparence en fonction de multiples facteurs reliés à l’historique de nos émotions et de nos interactions : les assistants stylistes du type Echo Look (Amazon) confient notre « look » à des algorithmes.
Sur le plan de la santé, on peut désormais se nourrir de probiotiques conçus pour « optimiser son intérieur » et ce type d’approche s’étend jusqu’au cerveau, avec l’apparition de casques à ondes cérébrales. Dans un univers d’intelligence artificielle, tout ce qui se mesure doit être parfait. Le « bien-être holistique » est devenu une injonction courante et un business très rentable.
Ce qu’il y a d’intéressant, c’est d’observer comment les outils numériques peuvent être détournés pour créer de nouveaux imaginaires singuliers et réinventer le visible : « reprendre possession de son corps, c’est hacker les technologies ».
Une conférence de Julien Tauvel, qui a créé et qui dirige le cabinet Imprudence, un collectif de création et de prospective basé à Paris. Dans le cadre du festival IFM 2019 (28 juin 2019).