La pandémie était prédictible
Et imprédictible
A la fois
Toujours à la fois
Tous ont la foi
Nous savions
Et nous ne voulions pas savoir
Quand
Maintenant qu’elle est là
Il faut en profiter
Rester chez soi
Regarder un film de zombies
Pendant que les infirmiers
Meurent à la tâche
Hôpital dé-financé
Se donner bonne conscience
En applaudissant
A 20h
Le déserteur
N’est pas valorisé
En temps de guerre
Il se fait tirer dessus
Romantiser son confinement
Est une question de classe
Parler de son jardin
Parler du yoga du matin
Prendre la quarantaine
Comme une opportunité
Un retour sur soi même
Son monde intérieur
Son petit nombril
Le romantisme
Nombriliste
Et bourgeois
Ce n’est pas un gros mot
J’aime les bourgeois
Sans eux le roi
Aurait encore sa tête
Vive la révolution
Bourgeoise
Elle l’est toujours
Pas de guerre
Sans argent
Pas de pouvoir
Sans argent
Pas d’amour
Sans argent
Car pas de temps
Pas de progrès
Sans domination
Pas de civilisation
Sans barbarie
Pas de patriarcat
Sans la femme complice
Pas de droite
Sans gauche
Gauche toi même
Quand tu écris
Wajdi
Le hasard
Est plus prolixe
Que la prétention
De vérité
Dans la plume
Mais certainement
Plus précis
Plus lucide
Et plus joyeux
Jongler avec les mots
Et le sourire
Pas de capitalisme
Sans racialisation
Pas de mondialisation
Sans colonisation
Merci petit bourge
Pour la révolution
C’est le printemps
Petit bourge
On
Va faire la révolution
Petit bourge
Les bourgeons fleurissent
Partout du pollen
Plein le nez
De la moutarde
Qui monte au
Nez à nez
Avec moi même
Petit bourge
Je t’aime
Le bourgeois c’est moi
Confi
Né en décembre
Et dissimulé
Par la Chine
Le virus
Est partout
Retour du parti communiste
Révolution stalinienne
Révolution prolétarienne?
Général part en guerre
SANITAIRE
Fermer la gueule
Mettre son masque
Et se taire