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Description

25 mars 2020
On va tous savoir compter...
Après 60 jours de confinement, 1,3 milliard de Chinois sort de l’émoi, tandis qu’en même temps 1,3 milliard d’Indiens s’enferme chez soi.
Aurais-tu pu imaginer il y a seulement 2 mois, ce cache-cache mondiale, avec attestation auto-signée pour sortir de chez toi ?
Et à quel moment, quelqu’un s’est dit, voyant un pangolin, ma foi ça a l’air délicieux. Remarque je me suis souvent posée la question concernant l’huître.

Au-delà des frontières du 93, les « choufs » et les « keufs » sont débordés, parce que dans confinement il y a d’abord consentement.
Plus loin, on tremble en Afrique, il y a ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas survivre à l’intérieur. Au Sénégal, pour certains, comme Fatima sur twitter, la période est à la prise de conscience de ce que peut être, dit-elle "un pays calme, voleurs confinés, enfants casaniers, maris présents, opposants qui dialoguent avec le président, boutiquiers en gants"... pour les autres mauvais traitements, usage disproportionné de la force pour mettre en œuvre les mesures d’urgences.
Partout, on étire encore les inégalités...
Là bas, Trump n’est pas fan du confinement, c’est pas bon pour ses affaires. Il a prédit que le virus s’évanouira avec l’arrivée des températures printanières et il a déjà sa place à l’hôpital. Pas comme ces 50 millions d’Américains qui ne sont pas ou mal couverts. Presque la population entière de la France...

Drôle de 24 mars...
Le grand Manu a rejoint les derniers rhinocéros du Cameroun, tandis que le grand Raoult aux cheveux blanc a claqué la porte du conseil, les poches pleines de miracles. Et si seulement c’était vrai.

Et nous, combien de jours allons-nous compter ? Chou-fleur, chou-fleur... On annonce 6 semaines aujourd’hui ? Dont 2 déjà faites. Comme une peine.
A quoi, à qui servons nous ? Pendant que tant triment, courent, sauvent, pleurent...
Je veux être utile, crient des milliers de petites voix au fond des mois, je veux donner un sens héroïque à cette histoire de dingue. Laissez-moi rentrer dans les livres.
Dis mamy et toi que faisais tu pendant la guerre sanitaire ? Que dirons-nous ?
La vérité ...pardi
Qu’on protégeait les proches, qu’on rassurait les lointains, on se faisait rire, on s’inspirait, on rêvait le pendant et l’après, on s’encourageait à faire des trucs nouveaux, on saluait de loin ceux qui partaient le matin, on consolait ceux qui revenaient le soir, on leur facilitait la tâche, on faisait passer les bons messages, on partageait les courses sur les paliers, on dénichait les petits bonheurs.
La résistance, on l’invente tous en même temps, foutu laboratoire solidaire ...et on verra bien demain ...