"J’essaie en permanence d’être spectateur de mon film avant même qu'il n’existe." Alors qu’il a encore l’âge de jouer aux Playmobil, Michiel Blanchart réalise déjà ses premiers films, dans sa tête et dans son jardin. A 7 ans, il emprunte la caméra de son voisin, qui devient son premier cameraman, pour raconter des histoires d’aventure et d’espionnage imaginées avec ses copains. Au lycée, il rêve de longs métrages, et entraine ses camarades. Etre réalisateur, c’est presque une évidence, alors il s’inscrit à l’IAD, où il apprendra beaucoup, sur le cinéma comme sur lui-même. Après un premier court auto-produit, l’intrigant "Cul", l’histoire du plus beau cul du monde, il met en application son goût pour le mélange des genres avec "T’es morte Hélène", comédie horrifique qui vire au mélodrame, shorlistée pour les Oscars, et dont les droits ont été achetés par Sam Raimi.
Son premier long métrage, "La nuit se traine", polar nocturne et urbain traversé par de grandes questions sociétales, séduit le public belge mais aussi les professionnels, puisque le film remporte pas moins de 10 Magritte du Cinéma, dont celui du Meilleur film.
Alors qu’il planche actuellement sur son deuxième long métrage, il s’est prêté au jeu des Rituels.
Avec Michiel Blanchart, on a parlé de son rapport amour/ haine avec l’écriture, qui n’est pas forcément l’endroit où il se sent le plus légitime, de son rapport ambivalent à l’école de cinéma, qui l’a nourri et formé, mais qui l’a aussi amené à douter de ses capacités, de sa recherche encore en cours de méthode et de structure, de son besoin d’ennui pour mieux créer, de son fantasme du carnet, mais aussi, et peut-être surtout, de son plaisir et de son bonheur à faire des films.