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Bonjour et bienvenue dans Comment C'est Arrivé Là ? Alors que Tom Cruise fait son grand retour sur les écrans avec Top Gun, j'ai eu envie de vous parler des pilotes de chasse. 

Les débuts de la conquête des airs par les militaires remontent au début du XIXeme siècle, on utilise alors des montgolfières arrimées au sol pour observer en hauteur la position de l'ennemi.

Près d'un siècle plus tard, lors de la première guerre mondiale, l'aviation de chasse commencer à se développer. Là où les pilotes n'effectuaient au départ que de la reconnaissance, on commence à équiper les avions de bombes à larguer sur l'ennemi, et même de mitrailleuses. De là, naissent les premiers combats aériens, et les légendes des "AS" de l'aviation. Il faut 5 victoires à un pilote, comme les 5 symboles représentés sur une carte à jouer d'AS, pour en décrocher le titre.

On considère une victoire aérienne généralement quand un pilote a abattu un appareil aérien militaire ennemi en plein vol. Ce qui octroie aux pilotes une prise de galon ou une décoration et permet également à l'état-major d'estimer les forces restantes de l'ennemi.

Selon les systèmes d'homologation français et allemand de la première guerre mondiale, pour qu'une victoire soit attribuée à un pilote, il faut au moins que deux témoins au sol aient vu la carcasse de l'avion ennemi s'écraser en territoire contrôlé. Tout pilote ayant contribué à abattre un avion ennemi se voit gratifier d'une victoire à part entière, qui est qualifiée de partagée. Si l'avion s'écrase de l'autre côté de la ligne de front, la victoire n'est considérée que comme probable. Et ne pèse donc pas dans la liste des promotions et décorations. On retrouve le score de Charles Nungesser comptabilisé ainsi : "40 victoires en solo, 3 partagées et 11 probables". Ce qui pousse certains pilotes à se poser en territoire ennemi pour aller chercher un morceau de la toile de l'appareil vaincu, en général la partie représentant le drapeau, en guise de trophée afin d'homologuer leur victoire, comme Manfred Von Richtoffen, le célèbre Baron Rouge. Chez les Allemands, en cas de victoire partagée, le pilote ayant donné le coup de grâce se voyait crédité de la victoire, et en cas d'impossibilité d'identifier le tir fatal, elle revenait à l'escadrille entière.

Côté Britannique, pour tout le Commonwealth et Russe, les pilotes étant officiers, leurs actions se prouvent sur leur seule bonne foi. Il ne nécessite aucun témoins pour confirmer une victoire. Un ennemi fortement endommagé ou laissé en vrille constitue une victoire. Si plus d'un pilote est impliqué dans une victoire, en fonction des escadrons, la victoire partagée revient soit à un seul pilote, soit, le plus souvent comme en France et en Russie à tous les pilotes participant à la destruction de l'appareil ennemi.

Lors de la seconde guerre mondiale, la France se rapprochera de la norme générale et un seul témoin en vol suffit à homologuer une victoire, ce qui relèvera considérablement les scores de nos pilotes.

À l'inverse, les Britanniques durcissent leurs règles de comptages et exigent un témoin en vol ou au sol, une épave ou un film de combat pour confirmer une victoire. Et encore ce dernier n'atteste pas systématiquement une homologation. L'appareil ennemi touché peut être classifié en trois catégories : endommagé, détruit probable ou confirmé qui est seul synonyme de victoire. Les victoires partagées sont divisées entre le nombre de pilotes participants et ajoutées à leurs scores. On pouvait avoir une victoire et demi par exemple. Les aviateurs Français intégrés à la RAF à cette période étaient soumis au même système, mais l'armée Française rétablit les scores selon sa norme après la guerre. On peut citer le cas de Pierre Clostermann qui fut crédité de 23 victoires aériennes selon la RAF mais 33 selon les règles françaises.

Les Allemands s'aligneront sur le constat par un témoin. Ils intègreront la notion d'Herausschuss, qui consiste à endommager un bombardier lourd ennemi au point de le faire sortir de sa formation et abandonner sa mission qui comptera comme une victoire. Le bombardier étaient souvent tellement abimé que s'il parvenait à regagner sa base, il ne pouvait plus voler, et ne servait que de réserve de pièces.

Les Russes se conforment aux règles globales. Les victoires partagées sont comptabilisées à titre indicatif, toujours à part des victoires individuelles. Les avions capturés ou forcés à atterrir valent une victoire.

Je vous souhaite une belle journée, à l'écoute du son unique.

 

Quelques liens pour les curieux.

Les victoires aériennes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Victoire_a%C3%A9rienne

Première Guerre Mondiale

Manfred Von Richtofen par La Folle Histoire https://www.youtube.com/watch?v=UpzKEb5nJ-s&ab_channel=LaFolleHistoire

 

Georges Gunnimeyer par La Folle Histoire https://www.youtube.com/watch?v=U5CLm-OOmC0&ab_channel=LaFolleHistoire