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Bonjour et bienvenue dans Comment C'est Arrivé là. Aujourd'hui, je vous parle d'une des inventions dûe soit à la flemmingite aigüe, soit l'impatience.

Je me rappelle d'un de mes professeurs qui disait toujours "il faut être intelligent pour être un bon feignant", je vous en apporte la preuve avec l'histoire de la fermeture éclaire.

L'idée d'une fermeture rapide naît dans les années 1850, à Chicago. Les ingénieurs Elias Howe et Max Walff imaginent un système de fermeture insérant mécaniquement des crochets dans des œillets. Seulement la méthode n'est pas tout à fait au point car les éléments se rouvrent rapidement.

En 1891, un de leur concitoyens, Whitcomb Judson, lassé du temps passé à fermer ses chaussures - comment ça, les bottines à boutons manquent de praticité ? - reprend l'idée. Il réutilise les deux bandes de tissu bordées de crochets pour l'une et d'œillets pour l'autre, qui s’emboîtent au passage d'un curseur. Il obtient donc la première fermeture a glissière.

Double avantage de ce système, non seulement il est rapide, mais en plus, il est imperméable. L'armée américaine décide de l'utiliser pour les blousons et les porte-monnaies des soldats. 

Une vingtaine d'années plus tard, le Suédo-Américain Gidéon Sundbäck dépose un brevet qui reprend le principe du curseur, mais remplace les crochets et les œillets par des dents engrenées : il est le précurseur des fermetures éclaires telles que nous les connaissons.
À la même époque, le Suisse Simon Frey développe un modèle de fermeture analogue, mais ne trouve aucun industriel prêt à lui acheter les droits de fabrication en Suisse ou en Allemagne. Un génie incompris ? Possible, surtout qu'à l'aube de la première guerre mondiale, les priorités de fabrications ne sont pas les mêmes. Et les Etats-Unis n'ayant pas l'influence culturelle actuelle, l'intérêt militaire de ce système ne ressort pas. Cependant, son système sera acheté d'abord par un industriel américain en 1921 , puis par un de ses compatriotes en 1923, qui, ayant comprit l'intérêt du procédé fonde une entreprise dédiée à sa fabrication.

Mais comment est-on passé de "fermeture à glissière" à "fermeture éclaire ?

Par le biais d'un dépôt de marque commerciale en France à la fin des années 20. Deux entreprises majeures se font concurrence dans ce domaine : Vitex qui fabriquera de 1925 à 1953 et Eclaire Prym France.

L'appellation diffère dans les différents pays francophones, ou même certaines régions de France. On parle alors de fermeture à glissière, de tirette, de fermeture éclair ou même de zip ou zipper pour les canadiens, les amateurs d'onomatopées ou de franglais.

On a parlé mécanique : passons aux matières.

À l'origine, les fermetures se fabriquaient avec un curseur et des dents en métal fixées sur des bandes de coton. Pour celles ou ceux qui pensent que le coton est trop fragile, je vous rappelle que c'est la fibre avec laquelle on tisse le jean. Petit à petit, les dents et le curseurs vont se développer, principalement à partir des années 50 en plastique, et les bandes de cotons vont évoluer vers le nylon. 

Et les dérivés alors ? J'y viens !

À partir des années 70, le système de fermeture à glissière se développe aussi sur des glissières de plastique moulées une en bosse, une en creux qui nous donne les sachets étanches et refermables. Un exemple ? Les fameuses "ouvertures fraîcheur" utilisées en agro-alimentaire. Le zip du paquet de fromage rapé quoi. Il suffisait d'un exemple concret.

Je vous laisse avec Pierre Barouh, pour une ode à cette invention et à ce qu'elle développe dans son imagination poétique. Belle journée, à l'écoute du son unique.