Nous votons seuls, mais rarement seuls dans nos têtes. Dans les démocraties de masse, la persuasion ne passe plus seulement par les arguments ou les programmes, mais par des forces collectives diffuses qui orientent nos choix sans toujours se nommer. Et si le pouvoir n’agissait plus seulement sur les individus, mais sur les esprits collectifs qui les lient ?
Dans cet épisode, je lis Domestiquer les daimons de la démocratie. Un essai sur l’agentivité, la persuasion et les formes invisibles du pouvoir, de la biologie contemporaine aux sociétés numériques, en dialogue avec les travaux de Michael Levin. Le texte s’inscrit aussi dans la réflexion post-libérale, qui cherche à reconstruire des formes politiques intermédiaires entre l’individu isolé et l’État central. Comment reconnaître ces forces sans s’y soumettre ? Comment les orienter sans les écraser ? Peut-être sommes-nous déjà entrés dans l’âge des esprits.