Pourquoi Donald Trump veut désormais abattre les avions russes
Pourquoi Donald Trump veut désormais abattre les avions russes
durée : 00:03:33 - Géopolitique - par : Pierre  Haski  - Le président américain a changé de ton vis-à-vis de la Russie après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, se disant même prêt à abattre les avions russes qui pénètrent dans l’espace aérien de l’OTAN. Vrai virage ou message à destination de Poutine ? Même les Ukrainiens sont surpris, et méfiants.

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durée : 00:03:33 - Géopolitique - par : Pierre  Haski  - Le président américain a changé de ton vis-à-vis de la Russie après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, se disant même prêt à abattre les avions russes qui pénètrent dans l’espace aérien de l’OTAN. Vrai virage ou message à destination de Poutine ? Même les Ukrainiens sont surpris, et méfiants.

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8h19 La grande matinale. Wah et doba. Wahdahm Syrie. Sur France Inter. Géopolitique Pierre Asski bonjour. Bonjour Nicolas. Vous êtes ce matin avec nous en duplex de Bruxelles et vous vous interrogez sur la position de l'OTAN face aux incursions russes. Faut-il abattre les avions russes qui pénètrent dans l'espace aérien des pays de l'OTAN ? Oui, a répondu sans hésiter Donald Trump, visiblement déçu par son ami Poutine. Quelques heures auparavant, son chef de la diplomatie Marco Rubio avait exprimé une nuance de taille. Oui, s'ils attaquent. De son côté, Emmanuel Macron a déclaré hier qu'il fallait réagir de manière un peu plus forte, mais sans ouvrir le feu. L'Allemagne de son côté met en garde contre le piège de l'escalade. Cette dissonnance à propos d'une question aussi grave interroge l'OTAN n'a-t-elle donc pas de règle d'engagement établie à l'avance pour des situations comme celle-ci ? Ou est-ce la présidence de Donald Trump qui introduit un élément disruptif qui affole les machines les plus rodées ? La multiplication des incidents appelle assurément des réponses sans ambiguïté acceptées par tous les États membres. À plusieurs reprises, les avions de l'OTAN ont décollé et les batteries anti-aériennes ont été activées contre les intrusions de drones et d'avions russes dans l'espace aérien de plusieurs pays, Pologne, Roumanie, Estonie. Ça fait beaucoup et la réponse n'a pas été totalement convaincante. Pourquoi Pierre, ces réponses différentes ? Alors, ouvrir le feu sur un avion russe, même en cas d'incursion dans l'espace aérien d'un pays de l'OTAN, n'est pas une décision facile. Il y a un précédent dans tous les esprits, c'est celui de la Turquie, membre de l'OTAN qui a abattu en 2015 un jet Sucoï russe qui s'était aventuré dans son espace aérien. La tension fut gérée entre les présidents Poutine et Erdogan qui ont des relations très particulières. Mais le contexte est différent avec la guerre en Ukraine. Un accident aérien entre une armée de l'OTAN et l'aviation russe ferait courir le risque d'un engrenage dangereux que tout le monde veut éviter depuis le début de l'invasion de l'Ukraine il y a 3 ans et demi. Mais ces incursions à répétition sont justement destinées à semer la confusion du côté des pays qui soutiennent l'Ukraine, plus encore que de les menacer militairement. Les contradictions et la peur du conflit sont exactement ce que veut Distiller Poutine chez ses adversaires occidentaux. Et quelle peut être la réponse, Pierre ? Alors, on en revient une fois encore, Nicolas, à la position de Donald Trump sur ce sujet comme sur d'autres. Les membres européens de l'OTAN ont trop longtemps été habitués à faire reposer leur décision de sécurité sur le grand frère américain pour avoir aujourd'hui l'audace de décider tout seul. Et même s'il s'émancipait, leurs armées dépendent du renseignement et de la couverture américaine. C'est donc à Washington que la règle d'engagement sera décidée. Depuis 7 mois, Donald Trump a effectué plusieurs volte-face sur l'Ukraine jusqu'à son nouveau virage mardi après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky. Après avoir poussé Kiev au compromis, il estime désormais que l'Ukraine a les moyens de récupérer les zones occupées par la Russie. Le pense-t-il vraiment ou cherche-t-il seulement à amener Poutine à se montrer plus conciliant, nul ne sait vraiment. Tout à son dépit quasi amoureux avec Poutine, Donald Trump est-il prêt à risquer un accrochage aérien avec un jet russe ? Le oui du président américain n'est sûrement pas son dernier mot, mais s'il est sérieux, il change la donne sur le flanc est de l'Europe. Pierre Asski, merci.
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