Wö-llah, par l’effusion glacée de Castalie au sanctuaire d’Apollon, elle s’est inscrite ! Nous étions plus de cent à la réunion, et nous voici des dix élus du jeudi matin. En plus elle a les yeux verts. Elle n’a pas remis son tailleur short – dommage – mais c’est elle, aucun doute.
En contrebas d’un étroit escalier en colimaçon, notre groupe s’installe dans une pièce aveugle. Ses murs, recouverts d’une moquette de couleur incertaine, sont imprégnés de tabac ; l’odeur en semble éternelle, pérenne comme mon chômage.
La grande brune est simplement vêtue : chaussures et chaussettes vertes, jeans verts, pull vert, anorak vert. Elle est un peu tristounette.
L’animateur du stage – on dirait un ours, j’aime bien les ours – rentre la tête dans les épaules et crispe un sourire au moment de s’adresser à nous :
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1993. Théologienne, Béatrice culpabilise de vivre du financement occulte du RPR. Scientifique défroqué, Mehdi chôme. Il rejette le Coran. Elle lui ouvre le christianisme. Antemurale christianitatis conte leur corps à corps, à fleur de chair. Sous l'apparence de la narration d'une passion - chaude ! - progresse un authentique récit initiatique, l'histoire d'une profonde transformation spirituelle.