Con carne, mais surtout con lithium. C’est au Chili que vous fait voyager l’équipe de Semillas Latinas ce mois-ci !
Ce pays, riche en paysages et en matières premières, est le deuxième producteur mondial de lithium, derrière l’Australie. Surnommé « l’or blanc du XXIe siècle », le lithium est un métal hautement stratégique pour la transition énergétique promue par les pays du Nord Global pour sortir des énergies fossiles. Dès les années 70, sous Salvador Allende, l’extraction minière – alors centrée sur le cuivre – était nationalisée et pensée comme levier de développement. Aujourd’hui encore, le pays continue d’exploiter ses ressources naturelles pour faire tourner son économie. Vincent Arpoulet, doctorant en histoire économique à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine (IHEAL) de la Sorbonne-Nouvelle, a été l’invité de Semillas Latinas pour parler des coûts sociaux et environnementaux de l’extraction de lithium dans le nord du pays.
Astrée Toupiol retrace, dans sa chronique, le processus constitutionnel chilien. Dans ce pays, la Constitution rédigée en 1980 sous le régime militaire d’Augusto Pinochet, reste marquée par l’idéologie néolibérale de la dictature (1973-1990) avec un rôle minimal de l’État. Source de critiques de la part de la population chilienne, cette Constitution a été remise en question lors de l’Estallido social, une série de manifestations qui débutent en 2019, en réaction à l’augmentation du prix de métro à Santiago.
Anael Michel nous propose quant à elle de revenir sur le conflit pluriséculaire qui oppose l’État chilien et le peuple mapuche. Elle retrace l'histoire de cette nation autochtone et explique les revendications territoriales qui sont les siennes, dans un pays qui a toujours nié sa diversité ethnique et culturelle.
En seconde partie d’émission, Manon Méziat nous propose un tour du monde des poètes et poétesses chilien·n·es. La dimension internationale est très présente chez les grandes figures littéraires du XXe siècle et s’explique par le contexte politique de l’époque : nombre d’intellectuel·le·s sont contraint·e·s à l’exil sous le régime dictatorial de Pinochet.
Pour clôturer cette émission, Pauline Rossano nous parle d’un art urbain, populaire et politique, qui ne cesse d’évoluer et de se réinventer : le street art. Au Chili, c’est à Santiago ou encore à Valparaiso que l’on peut admirer les façades aux milles couleurs.
Immergez-vous tout au long de l’émission dans la musique chilienne, avec la chanteuse féministe et engagée Ana Tijoux et son morceau « Shock », une chanson composée en 2011, qui critique le néolibéralisme prôné par l’État chilien ; et Calle Mambo, un groupe chilien fusionnant cumbia, hip-hop et musiques andines et leur morceau « Huracán ». Le groupe sera en concert au Tamanoir le 17 mai !
Animation : Paloma Petrich et Mickaël Adarve // Co-interview : Sylvie Argibay // Chroniqueuses : Astrée Toupiol, Anael Michel, Manon Méziat et Pauline Rossano // Réalisation : Sylvie Argibay