Les années 70 ! Les années folles du showbiz français. Hallyday, Sardou, Dutronc, Polnareff, en dehors du studio et de la scène, la vie est un jeu. Michel Polnareff avoue qu’à cette époque, un rien l’amusait. Un rien qui a d’ailleurs fait sa mauvaise réputation auprès des hôtels parisiens. Comme cette fois où, en retard sur l’enregistrement d’une chanson, il promet une certaine compagnie féminine à son co-arrangeur s’ils arrivent à terminer dans les temps. Car chose faite, il va falloir tenir parole. Michel se retrouve donc dans l’ascenseur du Hilton avec sa surprise, en clair, quelques filles nues. Malheureusement l’ascenseur s’arrête à chaque étage et les portes s’ouvrent sur des clients horrifiés. Les plaintes pleuvent auprès de la direction et Polnareff se retrouve sur la liste noire des palaces parisiens. Et donc, un jour où il s’est encore fait refuser une chambre, il arrête sa Rolls devant le Concorde Lafayette, aujourd’hui le Hyatt de l’Etoile, réputé pour sa vue sur le tout Paris. Et alors que les portes coulissantes s’ouvrent le voilà qui rentre carrément dans le hall de l’hôtel avec sa voiture sans rien casser et la stoppe juste devant la réception.
Vous êtes sûr que vous n’avez pas de chambre pour moi ?
Euh, ah si !
Polnareff sort alors de sa Rolls et donne les clés à un chasseur en lui disant, ne la garez pas trop loin de ma chambre, je déteste marcher.
Et puis ce soir où, non loin du fameux drugstore des Champs Elysées, Michel est dans sa voiture avec quelques potes. Mais qu’attend-il ? Une camionnette se range devant lui. Il en sort un colleur d’affiches géantes qui commence son travail : placarder les annonces du prochain spectacle de Polnareff. Et lorsqu’il commence à coller le coin inférieur droit, ils le voient s’arrêter, reculer et regarder, imité rapidement par une foule de badauds, stupéfaits par cette photo géante du chanteur montrant ses fesses.
Michel et ses amis sont morts de rire. Sûr qu’on va en parler de ce spectacle !
Oui, c’est clair, on en parle partout y compris au tribunal. Michel Polnareff et toute son équipe se retrouvent devant le juge pour attentat à la pudeur. Un juge qui voulant s’en sortir, lui fait comprendre que s’il s’agit d’un montage, que ce ne sont pas ses fesses à lui mais celles d’une femme, il n’y aura pas d’affaire.
Ah non, monsieur le juge, il n’y a aucun collage ni trucage, ce sont les miennes.
Mais pourquoi ?
Je veux juste attirer l’attention sur mon spectacle. Au départ, je portais un pantalon moulant que j’ai vite trouvé superflu pendant la session photo.
Michel Polnareff est condamné à une peine de prison avec sursis et à une amende de 120.000 francs français de l’époque, de quoi s’acheter deux petites maisons. Pas de doute, plus personne n’ignore que Polnareff est sur scène pour jouer sa musique et qu’il est à la mode.