Direction le Clarence, Paris 8ème arrondissement, écrin que fait vibrer depuis presqu’une dizaine d’année le chef Christophe Pelé.
On est à deux pas des Champs Elysées, tableaux de maîtres, canapés épais, tapis et lustres à pampilles, je rentre dans une sorte d’hôtel particulier un peu figé…
Et le classicisme du lieu a priori contraste un peu avec la cuisine de Christophe Pelé: on projette une cuisine d’instinct, d’instant, presque fulgurante avec des séquences où quelques lignes composent un tableau, où l’épure de la forme tranche avec la profondeur du goût, où un geste dans son actuelle spontanéité dit une cohérence longuement construite et pensée.
J’ai découvert récemment sa cuisine et je me souviens d’une sensation que nulle part ailleurs je n’ai vécue.
Dans une assiette, il y avait un rouget, de la moelle, une tuile de pain fine et craquante un caviar et de l’échalotte et ne me demandez pas comment ni pourquoi, je ne sais pas, mais ce plat là, il m’a pris au milieu du repas par le col et m’a sorti littéralement du restaurant.
Une gifle. Un truc qui nous déporte et nous laisse entre soi et soi, un instant de cuisine qui dépasse la cuisine.
Qui peut bien produire cet effet, qui peut bien faire d’un moment, d’une virgule de déjeuner un instant dont on se rappellera longtemps ?
Un chef qui n’a toujours conjuguer le temps qu’au présent. Une parole rare, capable de dire quand ça vibre et quand ça matche, quand ça ne prend pas et même quand ça tombe…
Parce qu’il le dit on doit tirer de toute épreuve un sens,
Une parole inspirante sage et fougueuse à la fois, voici l’histoire de Christophe Pelé.
Prod: NOLA
Journaliste: David Ordono
Réalisation et montage : David Ordono
Assisté de Thomas Ladonne
Special thanks Adelie Vernhes
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